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crime et punition des géants.


III. L’empire des dieux, malgré sa hauteur, ne fut pas plus en sûreté que la terre. Les Géants, pour le conquérir, entassèrent, dit-on, jusqu’aux astres montagnes sur montagnes. Alors le puissant Jupiter brisa l’Olympe de sa foudre, et renversa le Pélion élevé sur l’Ossa. Tandis que ces affreux colosses gisaient ensevelis sous les masses qu’ils avaient amoncelées, la Terre, inondée du sang de ses enfants, vivifia, dit-on, ce sang par sa chaleur féconde, et, pour conserver la trace de leur origine, en forma d’autres êtres à face humaine. Mais cette race méprisa les dieux, fut altérée de carnage et ne respira que la violence. On reconnaissait qu’elle était née du sang.


lycaon est changé en loup.


IV. Lorsque, du haut de son trône, le fils de Saturne vit les crimes des mortels, il gémit, et, se rappelant l’affreux banquet servi par Lycaon, trop récent encore pour être divulgué, il ressentit un grand courroux, un courroux digne de Jupiter. Il con-