Page:Ovide - Métamorphoses, traduction Gros, 1866.djvu/10

Cette page n’a pas encore été corrigée

su PRÉFACE. petit-fils. Accompagné du seul Fabius Maximus, son confident et son ami le plus cher, il visita dans l’île de Planasie le malheureux Agrippa. Tacite nous le représente pleurant avec son petit-fils et le dédommageant, par les témoignages d’une vive tendresse, de ses ligueurs passées et de cet empire que toutefois il n’osait lui promettre, épouvanté qu’il était, au sein même de cette solitude, des violences de Livie. Maxime confia ce secret important à sa femme, et celle-ci à Livie. Pour se punir de son indiscrétion ou pour échapper à Tibère, Maxime se donna la mort, et Ovide s’accusa d’en être la cause. Ovide, compromis par l’amitié de Maxime, fut envoyé en exil. Cependant Auguste allait pardonner à Ovide : CoeperatAugustusdeceptteigiioscereeulpaî. Mais Tibère a prévu les dangers de la clémence et du repentir d’Auguste : Auguste meurt subitement à Noie ; son petit-fils, Agrippa, est tué par un centurion ; sa fille meurt de faim dans l’île Pandataire, sur les côtes de la Campanie. Enfin Julie, petite-fille d’Auguste et sœur d’Agrippa, périt, après vingt ans d’exil, l’an 781 de Rome, à Trimetum (aujourd’hui Tremiti, sur les côtes— de la Pouille). Désormais Tibère règne sans rival et sans crainte. Après tout, les causes véritables de la disgrâce d’Ovide importent peu à la postérité. Ce qui est plus malheureux pour lui que l’incertitude de l’histoire, c’est le peu de dignité qu’il montra dans l’exil : coupable ou innocent, il ne sut ni racheter sa faute, ni ennoblir son malheur par le silence et le courage. Puni aussi pour des vers, J. B. Rousseau soutint mieux sa disgrâce : il refusa de rentrer dans sa patrie sur une ordonnance du régent, qui, en semblant reconnaître son innocence, ne la proclamait pas hautement. Quand la colère d’Auguste vint frapper Ovide et le reléguer à Tomes, il achevait les Métamorphoses. Interrompu