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LES AMOURS

Corinne m’apparut, tunique retroussée,
Cou d’albâtre, cheveux flottants :
Telle Sémiramis, si belle au gynécée,
Ou Laïs, chère à tant d’amants.
J’arrachai sa tunique, un obstacle bien frêle
Qu’elle essaya de ressaisir ;
Mais, tout en disputant, la charmante rebelle
Se laissa vaincre avec plaisir.
Quand elle s’offrit nue à mon regard avide,
Son corps sans tache m’éblouit
Quels bras je caressai ! quelle gorge splendide
À mes baisers s’épanouit !
Oh ! le ventre poli sous sa ferme poitrine !
La jeune cuisse ! les beaux flancs !
Que vous dirai-je ? en tout excellait ma Corinne ;
Et nul voile dans nos élans !
Le repos eut son tour… la cause, on la devine.
Ah ! revenez, midis galants !