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NOTES
DES MÉTAMORPHOSES.

LIVRE PREMIER.

(1) Ovide n’est ici que l’écho d’Hésiode (Théog., v. 146) :

Ἥτοι μεν πρωτιστα χάος γένετ'· αὐτὰρ ἕπειτα
Γαί εὑρύστερνος, πάντων ἔδος ἀσφαλὲς αἰει
Ἄθανάτων,

Aristophane, Lucrèce et Diodore de Sicile nous ont transmis les mémés notions cosmogoniques d’après le système des anciens philosophes, qui admettaient une matière première, existant de toute éternité, dans laquelle étaient renfermés, informes et confus, les principes de tous les êtres.

Nec circumfuso pendebat in aere tellus
Ponderibus librata suis
………

Ne peut-on pas croire, d’après ce beau vers, que les anciens philosophes ont soupçonné la gravitation que Newton a démontrée ?

(3) Le mot Zone est tiré du grec, et signifie ceinture. La division du ciel en zones se trouve aussi dans Virgile, Gèorg., liv. I, v. 233 et suiv. dans Tibulle, liv. IV, élég. 4, v. 452-474, et dans Claudien, Eulft ?. de Pros., liv. 4, v. 257-265.

(4) Eurus est le vent d’Orient.

(5) Sabata est aujourd’hui l’Arabie Pétrée. Elle tirait son ancien nom de celui que portait sa capitale avant de s’appelerPétra. Voyez Strabon, liv. XVI, p. 767.

(61)) Zéphire, en grec Ζεφυρος, et en latin Favonius, vent d’occident.

(7) Borée est chez les Grecs le même qu’Aquilon chez les Latins ; c’est le vent du Septentrion.

(8) Auster est le vent qui souffle du sud.

(9) Éther est le nom donné à l’air qui est au-dessus de celui de l’atmosphère.

(10) Ovide suit ici la doctrine de Platon, qui plaçait les astres et les dieux au rang des êtres animés.

(11) Hésiode, Eschyle, Apollodore, Pausanias, Apollonius de Rhodes, ont raconté la fable de Prométhée.

Brucker (Hist. phil., t. I, p. 44, c. 4, de Phil. græc. fab., p. 368-572) s’efforce de découvrir, à travers les traditions fabuleuses, la vérité historique concernant ce personnage, célèbre dans l’antiquité. Le résultat de ses recherches, c’est que Prométhée fut un homme fort savant pour son époque.

(12) Les anciens poètes ne sont pas d’accord sur le nombre des Ages. Hésiode en compte cinq au lieu de quatre ; Ovide omet l’Age des héros, après l’Age d’airain. Virgile (Georg., liv. I, v. 425 et suiv. Énéide, liv. VIII, v. 344 et suiv.) et Tibulle (liv. I, élég. 5, v. 55 et suiv.) n’en mentionnent que deux.

(13) Les lois romaines, gravées sur des tables d’airain, étaient exposées dans les places publiques, afin que le peuple pût les lire, et que la jurisprudence ne changeât pas selon le caprice ou l’ambition des magistrats.

(14) Ovide confond ici deux mythes séparés dans d’autres auteurs, qui distinguent la guerre des Titans de celle des Géants : l’une fut faite par les princes de la famille de Jupiter ; l’autre par quelques brigands qu’on appela enfants de la terre, parce qu’on ignorait leur origine.

Cette fable semble avoir une origine égyptienne ; Banier, voulant ramener à un sens raisonnable ce que les poètes ont publié des Géants, pense que cette guerre est celle que Typhon fit à son père Osiris ; que les cent têtes de Typhon indiquaient son génie, ses talents, son adresse ; ses cent bras marquaient la force de son armée, ou le nombre de ses officiers ; les serpents qu’il avait au bout de ses doigts et de ses cuisses étaient l’emblème de sa ruse et de sa finesse.

(15) L’Olympe, célèbre montagne de la Grèce, était située entre la Thessalie et la Macédoine. Les Turcs l’appellent Alem-Daghi, c’est à dire le mont du ciel.

(16) Pélion Πελιυς ou Πελιος, mont de la Thessalie.