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par Hercule, mais que Pline regarde comme fabuleux.

(26) Peut-être faut-il voir dans ces deux serpents l’image allégorique des sages conseils, par lesquels Cérès prémunit Triptolème contre tous les dangers.

(27) Le nom de Triptolène signifie : qui rompt les sillons. Cette fable paraît n’avoir d’autre fondement que l’introduction du culte de Cérès dans l’Attique, par Triptolène, roi d’Éleusis, qui se fit initier aux mystères de la déesse. Le char tiré par des dragons ailés est le vaisseau sur lequel ce prince parcourut les mers de la Grèce, pour porter des blés en diverses contrées, et enseigner l’art de les semer.

LIVRE VI.

(1) On lit dans Pline qu’Arachné, fille d’un Lydien obscur, inventa l’art de faire la toile et les filets, et se pendit de désespoir. La conformité de son nom et de son industrie avec l’araignée, presque toujours pendue à son travail, a sans doute fait imaginer cette métamorphose.

(2) Colophon, ville d’Ionie, où Apollon Clarius avait un temple et un oracle, existe encore sous le même nom.

(3) Pallas était regardée par les Grecs comme très-habile dans l’art de travailler la laine. (V. Élien. Hist. des Anim., liv. I, chap. 21.)

(4) Saint Augustin rapporte, d’après Varron, que Cécrops, en jetant les fondements de la ville d’Athènes, ayant trouvé un olivier et une fontaine, consulta l’oracle de Delphes, qui répondit que Minerve et Neptune avaient droit de nommer la nouvelle ville ; et que le peuple et le sénat, s’étant assemblés, prononcèrent en faveur de la déesse. (Cité de Dieu, liv. XXXIII, chap. l.)

(5) Sur la guerre des Pygmées, outre Homère, Iliade, liv. III, v. 6, Strabon, liv. I ; Athénée, liv. IX, et Anton. Libéral., liv. XVI, consultez les notes de M. de Boissonade sur Philostrate, Héroïques, p. 258.

(6) La belle Antiope, fille de Nyctéus, était célèbre dans la Grèce par sa beauté ; on la disait aussi fille d’Asopus, roi de Béotie. (Pausanias, liv. II, chap. 6).

(7) La fille d’Asopus était Égine (Spanheim sur Callimaque, Hymn. Del. v. 78). Suivant Nonnus et Lutatius sur Stace, Jupiter se changea en aigle pour la tromper. Elle mit Éaque au jour dans l’ile d’Égine. (Apollodore, liv. I, chap. 9, §3.)

(8) Le nom d’Aloïdes est donné par les poètes aux deux géants jumeaux, Otus et Éphialte, fondateurs, selon Pausanias, de la ville d’Ascra au pied de l’Hélicon, et instituteurs du culte de trois muses nommées Méleté, Mnémé et Aédé, c’est-à-dire la Méditation, la Mémoire et le Chant. Voir M. Boissonade. Notice des Manuscrits, t. X, 2e part., p. 239.

(9) Bisaltis fut une nymphe aimée de Neptune, qui, pour la séduire, prit la figure d’un bélier et la rendit mère de Théophane. (Hygin, fab. 188).

(10) Mélanthe était fille de Deucalion et mère de Delphus.

(11) Dio, l’une des Hyades, était, selon certains mythologues, mère de Niobe. (V. Hygin. fab. 9.)

(12) Jupiter était en effet père de Tantale.

(13) Ampbion était regardé comme le fils de Jupiter et d’Antiope.

(14) Les anciens varient sur le nombre des enfants de Niobé. Hérodote lui donne deux fils et trois filles, Hésiode dix fils et dix filles ; Homère et Properce douze enfants. Elle fut vingt fois mère, suivant Pindore.

(15) Ce passage est vivement controversé. Lemaire propose la substitution très-plausible de turbam à turba. « Conjectura turbam dit M. Boissonade, ingeniosissima est eademque facillima… Sed quum conjectura vel probabilissimæ præstare debeat lectio codicis, idcirco prætulerim Latonæ turbæ, repertum in codice Ciofanii. Turbæ erit appositio του duorum, et eumdem fundet eadem cum ironia sensum ac turbam, quod του numerum est appositio. » (Not. in Planud.)

(16) Ici encore les corrections abondent. Gronovius, mécontent de l’ancienne leçon, ite sacris propere sacris, qu’il trouvait inintelligible, proposa : Ite, sat est operæ sacris. Il était plus simple de ponctuer : Ite sacris, propere sacris, en sous-entendant abscedite dans le second membre. Burmann voulait : Ite manus prohibete sacris : et Schirach : Ite satis, properate sacris. La leçon proposée par Lemaire fournit un sens plus vif, et la répétition de sacris, avec l’ellipse de la proposition, n’offre rien de choquant.

(17) On lisait autrefois per crura admissa. Heinsiusî, choqué de l’étrange rapprochement des jambes et de la crinière, crura jubasque, et se fondant au reste sur sept manuscrits, a rétabli la leçon que nous adoptons, colla admissa, c’est-à-dire, colla equi admissi ad cursum incitati.

(18) On voyait sur le mont Sypile, dit Pausanias, une ruche qui, de loin, ressemblait à une femme accablée de douleur, mais qui, regardée de près, ne présentait aucune figure de femme. Ovide imagina de transporter Niobé sur cette montagne, et de la métamorphoser en rocher, pour exprimer qu’elle était devenue comme immobile et muette dans son affliction. Callimaque, Apollodore, Diodore de Sicile et plusieurs autres écrivains de l’antiquité ont raconté la fable de Niobé.

(19) On donne le nom de Chimère à une montagne de la Lycie qui, selon Servius, Pline et Solin, jetait des flammes à son sommet, et était abondante en lions, en chèvres et en serpents. De là sans doute les