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OVIDE.

les flancs de l’Atlas, avant que Persée eût coupé la tête de Méduse, Ovide oublie qu’il vient de raconter la métamorphose d’Atlas en montagne, par Persée, armé de la tête de la Gorgone.

(45) Suivant Paléphate, il faut entendre par cet œil un homme sage, conseiller des Gorgones, et qui se laissa gagner par Persée.

(46) Chrysaor était ainsi nommé, suivant Hésiode, de χρυσός or, et άορ épée, parce qu’il portait une épée d’or lorsqu’il naquit du sang de la tête de Méduse.

(47) Méduse, reine des Libyens, selon Pausanias, marcha à leur tête contre Persée, qui avait avec lui quelques troupes d’élite du Péloponnèse. Elle fut tuée par trahison, et Persée fut tellement frappé de sa beauté, même après sa mort, qu’il emporta sa tête pour la montrer aux Grecs.

LIVRE V.

(1) Syène était une ville considérable d’Égypte, voisine de l’Éthiopie, près du tropique du Cancer ; c’est aujourd’hui Assouan.

(2) Le ceste était un gantelet ou brassard en cuir de bœuf, garni de plomb, de fer ou d’airain, dont s’armaient ceux qui disputaient le prix du pugilat. Ils s’en couvraient les mains et les bras jusqu’au coude, à l’aide de courroies.

(3) Le Cinyphius est une rivière d’Afrique appelée aujourd’hui Macros, dans le royaume de Tripoli.

(4) La Marmarique était une grande contrée de l’Afrique, entre l’Égypte et les Syrtes, bornée au nord par la Méditerranée, à l’est par l’Égypte, à l’ouest par la Cyrénaïque.

(5) Les Nasamons étaient d’anciens peuples de l’Afrique, qui occupaient une partie du Sahara, ou désert de Barbarie.

(6) La Bactriane était une province de Perse entre la Margiane, la Scythie, l’Inde et le pays des Messagètes. Son nom moderne est Khoraçan. et celui de la ville capitale Termend.

(7) Mendès était la métropole de la Mendésie, contrée de l’Égypte.

(8) Acrisius avait renfermé dans un coffre Danaé et Persée, et les avait fait exposer sur la mer.

(9) Polydecte était roi de Sériphe, l’une des Sporades dans la mer Égée. Il fit élever Persée et Danaé qu’il avait recueillis. Lorsque Persée fut devenu grand, il l’éloigna de son île, et osa déclarer ses feux à Danaé, qui, par le secours de Dictys, frère de Polydecte, se sauva dans le temple de Minerve. À son retour, Persée changea en rocher Polydecte, et plaça Dictys sur le trône.

(10) Cythne et Gyare étaient deux des Cyclades dans la mer Égée. Ce sont aujourd’hui Termie et Joura.

(11) La Péonie était une province de la Macédoine, entre la Mygdonie et l’Émathie.

(12) Thespie, ville de Béotie, était située au pied de l’Hélicon, et suivant Pline, au pied du Parnasse.

(13) Aganippe était fille du fleuve Permesse ; elle fut métamorphosée en une fontaine, dont les eaux avaient la vertu d’inspirer les poètes.

(14) Eusèbe voit dans cette métamorphose des dieux l’origine de leur culte chez les Égyptiens.

(15) On donnait à Cérès le nom de Θεσμοφόρος, fondatrice des lois, parce que l’agriculture, dont elle était la mère, avait jeté le fondement des lois, en fixant les propriétés.

(16) Enna, ville de Sicile, était située vers le milieu de cette ile, ce qui la fit surnommer Siciliæ umbilicus : c’est aujourd’hui Castro Giovanni. Cérès y avait un temple. Cicéron et Tite-Live placent, comme Ovide, auprès d’Enna, le théâtre de l’enlèvement de Proserpine. Claudien et Hygin le placent sur le mont Etna, Homère dans les champs de Nyda.

(17) Les Palices, deux frères jumeaux, fils de Jupiter et de la nymphe Thalie, donnèrent leur nom à la ville de Palice et au lac voisin, dont l’eau était toujours bouillante et sulfureuse.

(18) Les Bacchiades étaient une famille corinthienne qui tirait son origine de Bacchis, roi de Corinthe, ou de Bacchia, fille de Bacchus. Bannis de Corinthe où ils régnaient, ils allèrent fonder en Sicile la ville de Syracuse.

(19) Les poëtes ont feint que le fleuve Anapis avait aimé Cyane parce qu’il mêle ses ondes avec les siennes, et qu’elles coulent ensemble vers la mer.

(20) Cette fable a été adoptée par des auteurs graves, tels que Pline, Pomponius Méla, Ammien Marcellin.

(21) Ægid. Forcellin (Lex. t. III, p. 456) explique ainsi le sens de ce passage : « Hoc est mel, vel mulsum, quo tostam polentam consperserat coxeratque. Videtur Ovidius describere Cyceonem. »

(22) Les anciens croyaient que l’Alphée, après avoir baigné l’Élide, traversait la mer, dont les eaux ne se mêlaient pas avec les siennes, et qu’il allait se confondre avec la fontaine Aréthuse, près de Syracuse, dans l’île d’Ortygie.

(23) Peut-être cette fable n’a-t-elle d’autre origine que le nom grec Ασκάλαφος, qui désigne une espèce de chouette.

(24) Cette fiction est née sans doute de ce que la Lune, c’est-à-dire Diane ou Proserpine, distribue sa lumière, pendant six mois, à chacun des deux hémisphères.

(25) Stymphale, ville, fleuve, lac, fontaine et forêt d’Arcadie, qui reçurent leur nom de Stymphale, fils d’Élatus et de Laodicée, et roi d’Arcadie. Une ancienne tradition plaçait sur les bords de ce fleuve des oiseaux monstrueux, appelés Stymphalides, qui furent détruits, dit-on,