Page:Ovide - Œuvres complètes, Nisard, 1850.djvu/558

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
530
OVIDE.

appela Narcisse. Pausanias, outre la version suivie par le poëte, en rapporte une seconde bien différente, d’après laquelle Narcisse avait une sœur qui lui ressemblait beaucoup et qu’il aimait tendrement. Après l’avoir perdue, il n’eut point de plus grande consolation que d’aller contempler ses traits dans une fontaine.

(14) Fille de l’Éther et de Tellus, Écho subit une double métamorphose : celle de sa voix, par la vengeance de Junon, et celle de son corps, par le mépris de Narcisse.

(15) Rhamnusie, invoquée contre Narcisse, est le nom de Némésis, tiré du temple de Rhamnuse, bourg de l’Attique, où elle était représentée par une célèbre statue, ouvrage de Phidias.

(16) Paros, une des Cyclades, dans la mer Égée, était célèbre par la beauté de ses marbres blancs, que les sculpteurs employaient pour représenter les héros et les dieux.

(17) Penthée, roi de Thébes en Béotie, était fils d’Agavé fille de Cadmus et d’Escbion, un des Spartes, ou hommes qui naquirent des dents du dragon de Mars. Ovide a pris cette fable dans la tragédie des Bacchantes d’Euripide.

(18) Il est ici question des anciennes orgies ou fêtes de Bacchus, différentes de celles qui furent plus tard célébrées chez les Athéniens.

(19) Le thyrse était une pique ou lance entourée de pampres de vigne, ou de feuilles de lierre qui en cachaient la pointe, et l’insigne de Bacchus et de ses prêtresses.

(20) Acétès, en grec Ακοιτος (qui ne dort pas), était l’épithète convenable à un pilote, dont la vigilance ne doit jamais connaître le repos.

(21) La Méonie désigne la Lydie, appelée Méonie, du nom des Méoniens. Cependant Ovide vient de dire d’Acétès Thyrrena gente profectum, et plus bas Thyrrenus Acetes. Pour tout concilier il suffit de se rappeler que les Thyrréniens, sortis de la tige antique des Pélasges, habitèrent autrefois la Lydie. L’Étrurie fut appelée Mœnia, d’après une ancienne tradition, qui supposait qu’une colonie de Méoniens était venue s’y établir.

(22) La Chèvre Amalthée fut placée parmi les astres, pour avoir nourri de son lait Jupiter enfant, près d’Olène, ville d’Achaïe.

(23) La Constellation de Taygète était une des Pléiades.

(24) Naxos, île de la mer Égée, et une des Cyclades, était consacrée à Bacchus. Elle est appelée encore aujourd’hui Naxia, Naxie et Naxe.

(25) Opheltès était un des pirates Thyrréniens qui enlevèrent Bacchus et furent métamorphosés en poissons et en oiseaux. Hygin en nomme douze ; Ovide, vingt.

(26) Les tigres, les lynx et les panthères étaient consacrés à Bacchus. Cet entourage de monstres exprime sans doute les visions et les images fantastiques qui troublent la vue et la raison des hommes pris de vin.

(27) Agavé était fille de Cadmus et d’Hermione, femme d’Eschion, roi de Thèbes, et mère de Penthée.

(28) Autonoé, quatrième fille de Cadmus, épouse d’Aristée, fils d’Apollon et de la nymphe Cyrrène, fut mère d’Actéon. C’était encore le nom d’une des Danaïdes, femme d’Euriloque, d’une des Néréides, d’une des suivantes de Pénélope, et d’une fille de Céphéus. Autonoé signifie sage par elle-même.

(29) Les Thébaines sont appelées Isménides, du nom de l’Isménus, fleuve de la Béotie.

LIVRE IV.

(1) Mynias ou Minée, fils de Chrysès, petit-fils de Neptune, fondateur de la ville d’Orchomène, donna son nom aux peuples qu’il gouvernait.

(2) Bacchus était appelé Bromius, βρόμιος, du mot grec βρεμειν consacré pour les cris des Bacchantes ; Lyæus, du mot grec λυειν, délier, qui chasse les chagrins ; Bimater, parce qu’il fut porté dans le sein de Sémélé et ensuite dans la cuisse de Jupiter ; Nysée, parce qu’il avait été élevé à Nysa, ville et montagne de l’Inde ; Thyonée, parce que le nom de Thyoné fut donné à Sémélé sa mère, quand elle eut été placée parmi les immortelles ; Lénæus, du mot grec ληνος, cure ou pressoir ; Nyctélius, c’est-à-dire nocturne, parce que les orgies ou Nyctélies se célébraient pendant la nuit ; Élélée, Iacchus, Evan, à cause des cris que les Bacchantes faisaient entendre dans les orgies.

(3) On représente Bacchus avec des cornes, ou parce qu’il avait le premier accouplé des bœufs sous le joug de la charrue, ou comme un emblème hiéroglyphique de l’effronterie des buveurs, ou parce que les anciens se servaient de cornes en forme de coupes, ou peut-être parce que, selon l’usage des Orientaux, il portait un turban à deux pointes en forme de tiare.

(4) Lycurgue, roi de Thrace, voulut extirper la vigne de ses états : frappé de délire par Bacchus, il se coupa les jambes de la même hache dont il voulait couper les ceps.

(5) Le vieillard désigne Silène, père nourricier, instituteur et compagnon de Bacchus.

(6) Minerve présidait à tous les travaux concernant la laine.

(7) Dercète était une grande divinité des Syriens. Vénus irritée lui inspira de l’amour pour un jeune prêtre qui la rendit mère d’une fille qu’elle nomma Sémiramis. Pour cacher son déshonneur, elle se précipita dans un lac, près d’Ascalon, et y fut changée en un monstre qui était femme depuis la ceinture jusqu’en haut, et dont la partie inférieure se terminait en queue de poisson.

(8) Cette fille était Sémiramis, reine de Babylone, législatrice et conquérante. Après un règne mémorable, elle abdiqua en faveur de Ninias son fils, qui la fit mourir, et publia, pour cacher son crime, qu’elle s’était envolée sous la figure d’une colombe.

(9) Ces remparts avaient, d’après Quinte-Curce, cent coudées de hauteur, étaient flanqués de cinquante