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Lemnos. Les deux amants volent au rendez-vous accoutumé ; et tous deux, nus comme l’Amour, sont enveloppés par les perfides réseaux. Vulcain alors convoque les dieux et leur offre en spectacle les amants prisonniers. On dit que Vénus eut peine à retenir ses larmes. Leurs mains ne pouvaient ni couvrir leurs visages, ni voiler leur nudité. Un des spectateurs dit alors d’un ton railleur : "Brave Mars, si tes chaînes te pèsent trop, cède-les-moi." Enfin, vaincu par les prières de Neptune, Vulcain délivra les deux captifs. Mars se retira en Thrace, Vénus à Paphos. Dis-moi, Vulcain, qu’as-tu gagné à cela ! Naguère ils cachaient leurs amours ; ils s’y livrent maintenant en pleine liberté ; ils ont banni toute honte. Insensé ! tu te reprocheras souvent ta sotte indiscrétion ! On dit même que déjà tu te repens d’avoir écouté ta colère.

Point de pièges : je vous l’ai défendu ; et Vénus, surprise par son époux, vous défend aussi ces ruses dont elle fut la victime. Ne dressez point d’embûches à votre rival ; ne cherchez point à intercepter les secrets d’une correspondance amoureuse. Laissez ce soin, s’ils jugent à propos de s’en charger, aux maris, dont le feu et l’eau ont consacré les droits légitimes. Quant