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lui lance en fuyant. Toi qui fuis pour vaincre, ô Parthe, que laisses-tu à faire au vaincu ? Parthe, désormais pour toi Mars n’a plus que de funestes présages.

Il viendra donc, ô le plus beau des mortels, ce jour où, brillant d’or et traîné par quatre chevaux blancs, tu t’avanceras dans nos murs ! Devant toi marcheront, le cou chargé de chaînes, les généraux ennemis : ils ne pourront plus, comme naguère, chercher leur salut dans la fuite. Les jeunes garçons, avec les jeunes filles, assisteront joyeux à ce spectacle, et ce jour épanouira tous les coeurs. Alors, si quelque belle te demande le nom des rois vaincus, quels sont ces pays, ces montagnes, ces fleuves dont on porte en trophée les images, il faut répondre à tout, prévenir même ses questions, affirmer avec assurance ce que tu ne sais pas, comme si tu le savais à merveille. Voici l’Euphrate, au front ceint de roseaux ; ce vieillard à la chevelure azurée, c’est le Tigre ; ceux-là… suppose que ce sont les Arméniens. Cette femme représente la Perside, où naquit le fils de Danaé. Cette ville s’élevait naguère dans les vallées de l’Achéménie ; ce captif, cet autre étaient des généraux ; et, ce disant, tu les désigneras par leurs noms, si tu le peux, ou, s’ils te sont inconnus, par quelque nom qui leur convienne.