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la Belgique a conquis les sympathies et l’admiration du monde. Elle est devenue à ses yeux, dès les premiers jours de la crise tragique où elle a été jetée, l’expression sacrée de la cause du Droit.


Invariablement fidèle à ses devoirs et injustement attaquée, elle a pris les armes pour défendre son honneur et son indépendance. Elle sort de la lutter meurtrie, mais fière et couronnée de gloire.

La Belgique victorieuse et affranchie de la neutralité que lui imposaient des traités dont la guerre a ébranlé les fondements ; jouira d’une complète indépendance.

Ces traités, qui déterminaient sa position en Europe, ne l’ont pas protégée contre le plus criminel attentat. Ils ne peuvent survivre à la crise dont le Pays a été la victime. La Belgique, rétablie dans tous ses droits, réglera ses destinées suivant ses besoins et ses aspirations en pleine souveraineté. Elle devra trouver, dans son nouveau statut, des garanties qui la mettront à l’abri du péril de futures agressions. Elle prendra la place qui convient à sa dignité et à son rang dans l’ordre international qui s’annonce, fondé sur la justice.


L’invasion et l’occupation étrangères ont infligé au Pays, à ses populations et à leurs biens, à son industrie, à son commerce et à son agriculture d’immenses dommages dont la réparation complète lui est due par l’ennemi.


Dès le début des hostilités, la Belgique, en exécution de son devoir international, tenta d’éviter que la guerre s’étendit au territoire du bassin conventionnel du Congo. Ce fut en vain.