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— Cherche, portier, cherche… Tu ne sais donc pas que j’en suis, moi, de la garde ?

Ce dialogue était entrecoupé en mesure par les coups pesants de la jambe de bois sur les marches de l’escalier.

Infandum ! La force des choses m’amène à parler latin. Madame Fressurey, la contredanse finie, ne voyant point reparaître Renault, était passée dans l’officine improvisée des rafraîchissements, qui avoisinait la porte de l’escalier. Elle entend du vacarme, une contestation, des menaces ; elle ouvre, et se trouve de plein saut dans les bras de Schérer, qui la prend à partie ; elle pousse un cri avant de pouvoir se reconnaître ; le portier, pour montrer son zèle, redouble de récriminations, qui couvrent la voix de l’invalide ; la porte demeurant ouverte, ce bruit perce au dedans. Cécile, toujours inquiète de sa mère et craignant quelque malencontre, court vers le lieu de la scène ; sa mère éperdue vient se jeter au devant d’elle, mais cette résistance irrite sa curiosité.

— Je crois bien, si je ne me trompe, que j’ai l’honneur de reconnaître mon épouse, dit Schérer.

Cécile voit ce chapeau à cornes, entend cette phrase, et roule dans les bras de sa mère.

— Ces dames, reprit Schérer avec la galanterie militaire, seront sans doute plus aimables que leur concierge : je demande la faveur de me présenter pour parler d’affaires.

Madame Fressurey ne savait auquel courir. Par malheur M. le comte Baffi, qui causait l’instant d’auparavant avec Cécile, s’étonne du bruit, et profite de sa liberté dans la maison pour aller voir ce qui se passe. Sa présence