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chements de cavalerie dans les occasions les plus périlleuses. Mais nous dirons chaque chose en son lieu. Ronquerolles entra d’abord dans les chasseurs à cheval de la garde, où son capitaine, M. le comte de Louvois, instruit des motifs qui le jetaient dans le service et prévenu par sa figure, lui témoigna le plus vif intérêt. Excellent soldat, et souvent occupé aux écritures de la compagnie, Ronquerolles atteignit vite les premiers grades ; mais il s’aperçut bientôt qu’il manquait d’instruction et qu’un goût très-décidé le poussait à en acquérir.

Il se mit à étudier tout seul avec des progrès rapides, et devint un des plus brillants sujets du régiment ; surtout il se rendit excellent mathématicien. Il était maréchal-des-logis-chef et sur le point de passer officier dans la garde, par faveur spéciale, quand éclata la révolution de Juillet. Après trois mois de licenciement, suivant les conseils de M. de Louvois, qui avait quitté le service pour vivre dans ses terres, Ronquerolles accepta le grade de lieutenant que lui offrit le nouveau ministre. On l’envoya en Afrique, où il demeura cinq ans capitaine des chasseurs à cheval formés pour cette guerre.

Dans ses courts loisirs, et tous les jours à peu près allant au feu, je ne saurais trop dire comment le capitaine Ronquerolles se maria. Voici ce qu’on m’en a dit : il logeait chez un des gros négociants d’Alger, qui avait plusieurs filles. Or, ces premiers colons qui vont s’établir dans une conquête outre-mer ne sont guère les meilleurs échantillons de leur pays, et leur fortune, rapidement acquise, ne répare point une réputation endommagée. On ne veut pas dire de mal de M. Broussel, l’hôte du capitaine, on ne