jugés. Répandez donc les vérités qui me concernent et qu’on me laisse enfin tranquille !
Je le plaignis avec franchise, et je lui marquai mon intérêt en lui offrant de se rafraîchir, lui laissant voir que je ne dédaignerais pas de boire avec lui. Je suis homme à souper avec le bourreau, de peur de le désobliger.
— Maintenant, monsieur, reprit-il, s’il vous faut encore quelques détails, je vous apporterai mes papiers, je ne crains point que l’on sache comment je vis : je n’y puis que gagner l’estime des âmes honnêtes.
— Touchez-là, dis-je, les bonnes gens s’entendent à demi mot.
— Voici donc, monsieur, le service que je vous demande. Si vous vous intéressez véritablement à ma position, parlez pour moi, écrivez, faites cesser cet état ridicule, détruisez ces calomnies en ce temps de paradoxes ; il me semble, ou je ne m’y connais pas, que c’est là une bonne fortune pour un écrivain, et je m’étonne même que personne n’y ait encore songé.
— Ne mentez pas à votre cause, repris-je. Il s’agit d’une belle et bonne vérité et je ne manquerai pas de la répandre.
— Monsieur, je vous devrai la vie ! commencez donc ; je reviendrai vous voir, et je fournirai à mesure tous mes documents. Il est déjà tard, adieu ; permettez-moi de serrer la main loyale qui va prendre ma défense.
— De grand cœur. Ma servante est couchée, mais je vais vous éclairer moi-même.
— Je ne souffrirai pas que vous vous dérangiez. Il me serra la main et disparut avant que je fusse levé. Le len-