Page:Ourliac - Nouvelles.djvu/251

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nos mains. Vous ne vous défiez pas d’une pareille affaire ?

— Dieu m’en garde, et de toi moins encore, mon cher neveu ; mais je serais retenu par un certain scrupule… touchant ces pauvres gens qu’on mène à l’hôpital.

— Ce n’est que cela ? que voulez-vous ? Ils sont les maîtres de n’y point aller. Chacun pour soi dans ce monde. Si l’on s’arrêtait à ces misères, on ne ferait rien dans le commerce. N’avez-vous point d’autre raison ?

— Non, mon enfant, et si mon petit avoir t’est bon à quelque chose, j’en serai charmé.

— Sur ce, dit Dumarsouin charmé en se levant de table, je vais vous montrer notre fabrique, qui vous donnera quelque idée des prodiges et de la prospérité de notre industrie.

On monta dans la voiture de Dumarsouin (car Dumarsouin avait une voiture), et l’on sortit de Paris. En traversant un long faubourg qui avait envahi la campagne Dumarsouin le fit admirer aux voyageurs, parce que, disait-il, toutes ces maisons, qui étaient des usines, des fabriques, des manufactures, attestaient les conquêtes et les progrès de l’industrie.

— Autrefois, dit-il, tout ce terrain n’était que prés, bocages et jardins de nul rapport.

— Et qui peut-être sentaient meilleur, dit frère Paul en se bouchant le nez, car de toutes parts venaient des fumées d’une puanteur insupportable.

— Ah ! dit Dumarsouin, cela n’est rien ; c’est qu’il y a là une tannerie, plus loin une fabrique de produits chimiques, et sur la gauche, cette maison que vous voyez est