Page:Ourliac - Nouvelles.djvu/249

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et cela serait aussi plus économique et plus vite fait. Je pense qu’on en viendra là.

Mais ils virent le neveu si abattu qu’ils n’eurent pas le courage de se plaindre, et l’accompagnèrent dans la visite qu’il faisait à chaque étage. Il n’y avait de dégradé que les cheminées, la toiture, les gouttières, les mansardes, le belvédère et quelques contrevents.

— Allons, je crois que nous l’échapperons encore pour cette fois, dit le neveu un peu ranimé.

Frère Paul, tout tremblant, en fut réduit à se trouver heureux de l’avoir échappé si belle, et l’on alla se recoucher sur le matin pour tâcher de dormir un peu.

Le lendemain, en l’honneur des voyageurs, on servit un déjeuner somptueux, et moins remarquable par la délicatesse des mets que par la recherche et le luxe du service. On mangea des plats froids sur des réchauds bien brillants, et l’on but, dans des verres ciselés de toutes formes, des vins détestables ; mais on fit honneur au festin par un grand appétit, et d’ailleurs la belle apparence invitait à manger.

Au dessert, comme on était d’assez belle humeur, Dumarsouin prit la parole :

— Ah çà, maintenant, mon très-cher oncle, nous allons parler d’affaires. Vous me voyez lancé à toutes voiles dans le courant de la fortune, et je vais vous donner quelque idée de mes principales entreprises. J’ai commencé dans un négoce modeste que j’abandonnerai sans doute, mais qui ne laisse pas encore de m’être utile, et j’ai là au bout de la cour mon ancien fonds d’épiceries et de produits chimiques. En second lieu, j’exploite en la compagnie de