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naissance dans le département de la Meurthe, à l’agrément de mes chefs, avec certificat de bonne vie et mœurs, consécutivement mes états de service, et généralement tout ce qui sert aux personnes pour se marier.

— Vous voulez vous marier, père Schérer ?

— Sauf votre respect, je vais me marier.

Un coup d’œil mit les employés d’intelligence.

— Je vous fais mon compliment ; et votre prétendue est à votre goût ?

— Il le faut bien.

— De bonne famille ?

— Il me paraît que ce sont des gens comme il faut.

— Elle est jolie ?

— Ça se peut bien.

— À votre avis ? Elle est jeune ?

— C’est encore une chose dont je ne me suis pas trouvé informé, vu que je ne la connaissais pas, et que les parents ont eu comme un air de vouloir me cacher tout ce qui pourrait la concerner de près ou de loin. Pour lors, ce n’est pas moi qui les gêne. Je ne suis pas curieux.

— Vous n’avez jamais vu votre prétendue ?

— Il me paraît que c’est inutile.

— Et vous ne la verrez jamais ?

— Qui s’entend, il y a des personnes qui ont pris intérêt à moi et qui ont sollicité la famille. Pour lors, après bien des allées et des venues, il me paraît qu’on a obtenu que je la verrais, ma prétendue, à la mairie, au moment de signer sur les registres ; mais cette fois-là seulement, et que je n’avais qu’à me mettre bien proprement, et c’est la cause que j’ai besoin de mes papiers.