tuel de l’humanité, par les révélations dont tous les grands hommes sont l’instrument, et dont l’apparition du Christ est la manifestation suprême, l’expression absolue. En même temps Schelling commença à traiter les questions de la liberté, du mal y de la personnalité, et essaya de rattacher les affirmations fondamentales du Christianisme à son système. Ce système nouveau, qui, suivant l’auteur, est toujours le même que l’ancien, et où il prétend n’avoir sacrifié aucune de ses idées fondamentales, n’est pas encore connu. C’est celui qu’il expose actuellement dans les cours qu’il fait à Berlin. Depuis trente ans il l’élabore ; certes ce n’est pas trop pour le but qu’il se propose, pour concilier l’inconciliable et lier la négation catégorique et l’affirmation catégorique en une seule unité.
Mais toute cette seconde partie du développement philosophique de Schelling n’est pas de notre sujet. Nous n’avons voulu faire connaître que les précédents de Hegel. La philosophie protestante, la philosophie du moi avait suivi l’impulsion donnée par Kant ; elle aboutissait à l’affirmation du panthéisme, c’était sa conséquence dernière. Mais si par Schelling le panthéisme était posé nettement et franchement, il n’était que posé ; c’était une affirmation sans preuve, établie seulement en vertu d’une intuition contemplative. Il fallait le démontrer aussi : ce fut l’œuvre que se proposa Hegel.