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1o L’idée, la connaissance ; elle a sa réalisation dans la science.

2o L’action, la volonté, auxquelles répondent la société et l’histoire.

3o L’art, qui constitue le point de passage idéel entre la subjectivité et l’objectivité ; l’art qui spiritualise la matière et matérialise l’esprit.

Dans un ouvrage postérieur on donne pour premier terme la vérité avec la science ; pour deuxième, la bonté avec la religion ; pour troisième, la beauté avec l’art ; l’histoire et la société sont placées en dehors, comme l’univers et l’homme dans le côté objectif.

Au-dessus de tout ordre, et dominant l’idéel et l’objectif, apparaissent la raison et la philosophie, expressions de l’absolu lui-même, moments du retour dernier, de la réunion suprême des parties dispersées de l’unité universelle.

Tel est l’ensemble de l’ancien système de Schelling. Une école nombreuse le développa et relit les sciences physiques et naturelles d’après ses données générales. Mais cette application ne consista qu’à soumettre toute chose à la formule de la polarité et des puissances ; elle dégénéra en un schématisme vide et monotone qui finit par dégoûter ceux mêmes qui en avaient donné l’initiative. Quant à des applications morales et sociales il n’en contenait pas ; c’était le fatalisme le plus rigoureux et le plus inflexible ; toute pensée était reportée sur l’absolu, et les buts matériels de cette