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Aucune de ces idées n’est objective, car elles précèdent nécessairement les impressions des objets qu’elles sont destinées à lier. Toutes sont résumées, dans ce que Kant appelle l’aperception pure ou l’unité transcendantale de la conscience, c’est-à-dire dans l’idée je pense qui accompagne toutes nos représentations, qui est le lien primitif, la synthèse véritable, et dont les jugements ne sont que des formes et des modes.

Par cette déduction, Kant niait donc la réalité extérieure des rapports métaphysiques sur lesquels reposent toutes nos connaissances, des idées d’unité, de pluralité, d’existence, de réalité, de négation, de substance et d’accident, de cause et d’effet, de possibilité, de nécessité, de contingence, etc.

Ce n’est pas seulement la perception sensible et le jugement qui fournissent des idées a priori que nous appliquons indûment aux objets ; le raisonnement en produit aussi une partie, ce que Kant appelle proprement idées. La raison, dans son usage logique, a constamment pour but de ramener chaque principe sous un principe plus élevé, de ranger chaque connaissance sous une connaissance plus générale qui soit la condition de la première. Or, le raisonnement affecte trois formes, toutes trois soumises à cette loi générale : suivant l’une, on cherche un sujet qui ne soit pas lui-même attribut ; suivant la seconde, une causalité qui ne soit pas effet ; suivant la troisième,