Page:Ott - Hegel et la Philosophie allemande, 1844.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ont tracé à l’intelligence humaine ; elle compte parmi ses plus hauts mérites de s’être rencontrée avec elles, d’avoir prouvé, par exemple, l’existence de Dieu, la Trinité, l’immortalité de l’âme ; et quand elle leur est complètement hostile, quand elle tend à les renverser et à prendre leur place, elle n’a de puissance que pour détruire, elle ne parvient qu’à opposer des négations stériles aux affirmations pleines de vie dans lesquelles les nations chrétiennes puisent leur force et leur grandeur.

Les croyances chrétiennes constituent en effet la raison commune de notre temps. En elles est le principe de la civilisation moderne, la cause des progrès accomplis depuis dix-huit siècles, le germe des progrès futurs. En elles se trouvent la loi et la mesure de tout ce qui peut être bon et utile à l’avenir de l’humanité ; c’est en elles aussi que nous chercherons la règle suivant laquelle nous apprécierons la philosophie allemande.

Loin de nous, cependant, la pensée de juger les doctrines philosophiques au nom des dogmes de l’Église, de vouloir que la raison se soumette aveuglément à la foi. Toute la vérité est dans le catholicisme sans doute ; mais l’opinion générale exige avec justice et comme un droit des temps modernes que la foi porte ses preuves avec elle, et qu’elle s’établisse par une discussion libre et éclairée. Pourquoi nous engager, d’ailleurs, sur le terrain dogmatique quand les croyances com-