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s’est fait centre, la raison individuelle ne reconnaît aucune autorité supérieure, le point de vue individuel domine le point de vue social. À ces deux tendances répondent deux philosophies, mais deux philosophies opposées, contradictoires, que jamais on ne parviendra à concilier. Or c’est à l’avenir de décider quelle tendance prévaudra, de la tendance française ou de la tendance allemande. Ce sera l’une ou l’autre, mais certainement pas toutes les deux. Pour nous, qui croyons notre patrie dans la bonne voie, nous lui souhaitons d’y persister et de rester fidèle à sa tradition, dont l’abandon serait une renonciation au principe même de sa nationalité.

Pour initier le lecteur à la philosophie allemande, quelle était la meilleure méthode ? Fallait-il écrire une histoire de cette philosophie et analyser avec le même soin tous les systèmes qui ont paru depuis Kant ? nous ne le pensons pas. La plupart de ces systèmes, après avoir brillé un moment, ont disparu et n’offrent plus aujourd’hui qu’un intérêt purement historique. Les maîtres de la philosophie allemande, ceux qui l’ont conduite au point où elle se trouve, sont en petit nombre : chacun les a nom-