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Le présent ouvrage en donne une esquisse générale et en présente une méthode coordonnée.

Les exposés ne manquent pas qui ont dit comment faire, de simples notes, les feuilles d’un manuscrit ; d’un amas de livres, une bibliothèque bien ordonnée ; d’un amas de pièces de correspondance, de comptabilité, des archives en bon ordre ; d’un ensemble divers de textes, une codification coordonnée. Mais ces publications en grand nombre, excellentes quant à leur but, n’ont envisagé chacune qu’un aspect des choses du livre, et par suite ont donné l’impression qu’il y avait comme autant de domaines spécifiques, distincts et séparés par des cloisons étanches, qu’il y avait, en abordant chacun d’eux, à s’initier à des notions toutes nouvelles, à se familiariser avec des pratiques sans connexion avec celles déjà acquises.

Le présent Traité vise avant tout à dégager des faits, des principes, des règles générales et à montrer comment la coordination et l’unité peuvent être obtenues.

Cette coordination, cette unité, l’Institut International de Bibliographie, l’Office International joint à lui, les Instituts qui coopèrent au Palais Mondial, le Mundaneum, s’efforcent depuis leur fondation en 1893, en 1895 et en 1920, de les étudier, de les définir, d’en faire une réalité vivante et tangible. Les Congrès internationaux de ces organismes, et d’autres, ont arrêté déjà un ensemble important de données régulatrices.

C’est d’elles que, dans cet ouvrage, on s’est inspiré directement et c’est à les développer qu’il s’applique sous une forme libre et n’engageant aucune institution. L’objectif est de préparer ainsi de nouvelles ententes, de nouvelles standardisations, de nouvelles œuvres à établir et à sanctionner en commun.

Pour des buts particuliers, d’autre part, on s’est efforcé de présenter distinctement les notions générales que l’analyse et la synthèse permettent actuellement de dégager. On les a aussi montrés à l’œuvre dans des cas spéciaux, s’attachant à faire voir quels moyens la théorie et la pratique offrent maintenant aux organismes documentaires de tout ordre pour réaliser leurs opérations. Comme il ne saurait s’agir d’une standardisation et d’une mécanisation totales du travail, il est laissé à chaque organisateur de son propre travail, ou de celui d’autrui, de fixer finalement lui-même ses propres principes, directives et règles. C’est à chacun à composer, pour son propre usage, ou celui de ses services, un « Manuel de Documentation » retenant, adoptant et appliquant celles des données organisatrices générales dont il a pu faire choix dans le présent exposé ; car celui-ci, s’il contient de nombreuses formules, n’a cependant en réalité rien d’un Formulaire.