ont institué à Paris des conseils de guerre communs, des conseils diplomatiques et finalement une Conférence permanente. Ce fait a la valeur d’une expérience très probante. M. Briand disait en novembre 1915, à la Chambre : « Nous estimons que la coordination des efforts des nations alliées peut et doit se faire encore plus complète et surtout plus prompte. Si malaisée qu’elle soit à établir sur les théâtres variés et si distants, nous sommes résolus à la réaliser par des rapports plus fréquents et par des contacts de plus en plus intimes. » Le 17 novembre, les quatre ministres anglais MM. Asquith, Grey, Balfour et Lloyd Georges venaient de Londres à Paris pour assister à une réunion du Conseil de guerre, et depuis les réunions des états-majors alliés se sont succédé. En février 1916, M. Briand se rendait à Rome. En mars a eu lieu la Conférence des alliés à Paris qui, après deux jours de délibération faisait connaître ses principales résolutions : « I. Les représentants des gouvernements alliés réunis à Paris les 27 et 28 mars 1916 affirment l’entière communauté de vues et la solidarité des alliés. Ils confirment toutes les mesures prises pour réaliser l’unité d’action sur l’unité de front. Ils entendent par là à la fois l’unité d’action militaire assurée par l’entente conclue entre les états-majors ; l’unité d’action économique dont la présente conférence a réglé l’organisation, et l’unité d’action diplomatique que garantit leur inébranlable volonté de poursuivre la lutte jusqu’à la victoire de la cause commune. — II. Les gouvernements alliés décident de mettre en pratique dans le domaine économique leur solidarité de vues et d’intérêts. Ils chargent la conférence économique qui se tiendra prochainement à Paris de leur proposer les mesures propres à réaliser cette solidarité. — III. En vue de renforcer, de coordonner et d’unifier l’action économique à exercer pour empêcher les ravitaillements de l’ennemi, la conférence décide de constituer à Paris un comité permanent dans lequel tous les alliés seront représentés. — IV. La conférence décide : 1° De poursuivre l’organisation entreprise à Londres d’un bureau central international des affrètements. 2° De procéder en commun et dans le plus bref délai à la recherche des moyens pratiques à employer pour répartir équitablement entre les nations alliées les charges résultant des transports maritimes et pour enrayer la hausse des frets. »
5. En vue d’empêcher les guerres civiles dans l’Amérique du Sud, le Dr Tobar, ancien ministre des affaires étrangères de l’Équateur, a proposé en 1907 à l’Union Panaméricaine le projet caractéristique suivant : « Les Républiques américaines, pour leur bon renom et leur crédit, sinon pour d’autres considérations humanitaires et altruistes, doivent n’intervenir de façon directe dans les dissensions intestines des Républiques du continent. Cette intervention pourrait consister au moins dans le refus de reconnaître les gouvernements de fait issus des