l’égalité des districts électoraux, la redistribution périodique de ces districts, la représentation des minorités, la responsabilité du ministère devant le Parlement, la mise en accusation personnelle des ministres[1].
À la base du principe démocratique il y a quelques affirmations très claires : la société doit être organisée dans l’intérêt du plus grand nombre (le dêmos, le peuple) ; il est plus sûr pour chacun de s’occuper soi-même de ses intérêts ; l’autorité doit donc venir d’en bas et non d’en haut (supériorité, intelligence, religion, dynastie, caste) ; tout pouvoir constitué doit être surveillé, car nul n’est certain de ce qui peut arriver ; ce contrôle s’exerce le mieux en divisant les pouvoirs, en leur donnant une origine différente (élection ou nomination) et en établissant entre eux une sorte de concurrence ; la liberté est le meilleur régime, car les désordres apparents qu’elle peut provoquer ne sont que la rançon des immenses biens qu’elle assure.
Le principe fondamental de la démocratie est un principe énergétique : utiliser au mieux les forces humaines. Il consiste essentiellement a) à laisser à chacun la pleine liberté, avec son corollaire de la pleine responsabilité de faire ce qui est le mieux pour sa croissance et son développement ; b) à créer en même temps un ensemble d’institutions communes, un milieu social particulièrement adapté aux besoins de tous ; c) à faire appel pour cette création à tous ceux qui savent, qui peuvent et qui veulent quelle que soit leur origine sociale.
Tout le nouveau continent, tant saxon que latin est démocratique et libéral. L’Europe latine et saxonne l’est également ; l’Europe germanique et russe ne l’est pas.
293.2. LA DÉMOCRATIE SOCIALISTE. — 1. Histoire. Par socialisme on entend une quantité de doctrines et d’aspirations la plupart contradictoires mais qui toutes ont comme but final une société nouvelle sur la base de l’association (Bernstein).
Le socialisme s’est élaboré en France de 1750 à 1789 dans les « théories de la parcelle ». Il se manifeste après la Révolution par les doctrines de Babeuf et la « Conspiration des Égaux » ; il se retrouve au fond des doctrines de Saint-Simon (sans communisme mais avec de l’étatisme) et de Fourier (sans étatisme mais avec appel à la coopération et aux syndicats). Puis il se fortifie de 1830 à 1848 dans les sociétés secrètes et avec l’appui de Louis Blanc, Pecqueur, Cabet et Proudhon ; il se formule avec Karl Marx et le Manifeste Communiste et
- ↑ A. Prins, De l’esprit du gouvernement démocratique, 1906, Introduction. — Léon Bourgeois, L’éducation de la démocratie française (recueil de discours de 1890 à 1896). — Webs, Industrial Démocracy, 1897. — Frank Oppenheimer, La démocratie, « Revue politique internationale ». — Spencer, Sur le régime représentatif, Essais, volume II. – Raoul de la Grasserie, Parasitisme, paradynamisme, paramorphisme sociologique.