Les États ont des armoiries. Elles sont faites des animaux les plus féroces : le lion, le léopard, l’aigle, l’ours. Elles sont, dit-on, les symboles de la dureté et de la rapacité des États !
5. Forme des gouvernements. Chaque État a un gouvernement organisé suivant des principes propices. On divise les États d’après leur forme de gouvernement en deux grands groupes : monarchies et républiques. Chaque groupe se subdivise en sous groupes. Les formes de gouvernement les plus variées ont été réalisées au cours de l’histoire. Parmi les États souverains, on compte aujourd’hui 27 républiques, 15 royautés, 3 duchés et principautés. La forme du gouvernement n’est pas sans influence sur la vie internationale des États. Nous pouvons voir ses effets dans l’action diplomatique et extérieure comparée de la France (république), de l’Angleterre (monarchie constitutionnelle), de la Russie (empire autocratique) et de l’Allemagne impériale. Celle-ci manifeste la volonté unique qui ne rend compte à personne et marche droit au but. En France par exemple, le gouvernement est dépendant de 900 sénateurs et députés.
L’expérience a démontré que tous les États acceptent de traiter avec d’autres et même de s’associer avec, quelles que soient leurs formes de gouvernement (exemple : la France avec la Russie, l’Allemagne avec la Turquie). Il était avéré qu’en Angleterre c’était le parti radical qui éprouvait le plus de répugnance à s’allier a la République.
Il y a des formes de gouvernement plus pacifiques que d’autres. Si la république était proclamée dans tous les pays d’Europe, il n’y aurait pas trop grande difficulté à les fédérer tous en États-Unis d’Europe. Les oppresseurs de population, l’impérialisme annexionniste, l’esprit militariste, les troubles dans la politique dérivant des droits dynastiques, les appuis donnés par le trône à l’autel, à la noblesse, à la grande propriété à laquelle il participe, toutes ces questions se liquideraient d’elles-mêmes, tandis qu’elles viennent peser indirectement de tout leur poids sur l’orientation de la politique extérieure des pays.
292.2. LA SOCIÉTÉ ET L’ÉTAT. — 1. Relations du Peuple et de l’État. — Deux théories, deux principes opposés s’affirment ici : l’un fait de l’État quelque chose de différent et de supérieur au peuple ; l’autre en fait l’expression même du peuple.
A. La théorie de l’État distinct du peuple est celle que l’Allemagne honore aujourd’hui. La voici résumée par ses écrivains politiques, notamment d’après Treitschke. L’État c’est l’unité, l’ordre, l’organisation au milieu de la pluralité, du désordre, de l’ignorance qu’est la société. L’État est une personne qui a conscience de soi : il dit : « moi, je veux ! » Et ce mot ne varie pas d’un instant à l’autre mais il se développe, identique à soi-même dans ses traits essentiels, à travers la série des générations. Son activité est faite d’efforts suivis et persevé-