spéciaux. Une usine doit pouvoir entrer directement dans un trust mondial sans faire nécessairement partie d’un cartel national ; un ouvrier peut entrer dans un syndicat international sans devoir faire partie d’un syndicat national. La hiérarchie fédérative sans doute tend à prévaloir, mais elle n’est pas la seule qui se conçoive ni qui se réalise.
4. Il y a deux questions distinctes à rencontrer ici, susceptibles de deux réponses différentes et qu’il ne faut pas confondre. La première est celle de la liberté commerciale, que l’on pourra qualifier d’individuelle. C’est le laisser-faire et le laisser-passer économique auquel s’oppose l’intervention des pouvoirs publics. Les uns estiment que les meilleurs résultats sont obtenus si on laisse aux individus le droit de régler eux-mêmes leurs affaires. Les autres pensent que cette liberté dégénère en désordre, en oppression des faibles, en abus de la concurrence et qu’il faut la réglementer officiellement. — La deuxième question est celle de savoir quelles doivent être les bases unitaires de cette organisation. Tout doit-il être ordonné en vue d’un ordre national, avec un sous-ordre municipal ; ou dans certains cas, y a-t-il lieu aussi à ordre international ?
251.4. PUISSANCE ÉCONOMIQUE COMPARÉE DES NATIONS. — La puissance économique des nations est fort inégale, qu’on les compare les unes aux autres, ou que l’on compare une même nation a elle-même à deux moments différents.
Il y a mouvement constant. La puissance d’un pays peut être sommairement exprimée par les éléments suivants :
A. Chiffre de la population.
Ils indiquent à la fois les facultés de travail du pays considéré et l’ampleur de son marché de consommation.
B. Chemins de fer en exploitation.
Ils sont toujours en rapport avec le développement industriel, agricole et commercial du pays.
C. Marine marchande à vapeur.
Elle sert généralement de trait-d’union entre la production nationale, les besoins du marché intérieurs et les demandes des marchés d’outre mer.
D. Commerce extérieur (importation et exportation).
Il donne la mesure de valeur des échanges entre les marchés intérieurs et les marchés étrangers.
Vinci les résultats globaux de l’application de cette formule à la situation avant la guerre a) des alliés (avec leurs colonies), b) des austro-allemands-turcs, c) du reste du monde, c’est-à-dire des neutres[1] :
Alliés | Austro-Allemands | Reste du monde | |
Populations (millions h.) | 780 | 141 | 704 |
Chemins de fer (1000 kl.) | 379 | 118 | 588 |
Marine a vapeur (millions tonnes) | 16.1 | 3.7 | 6.5 |
Commerce ext. (milliards de fr.) | 100 | 34 | 71 |
- ↑ Les calculs ont été présentés par M. Edmond Théry.