compose, de ce qui la forme, de ce qui l’influence, de ce qui la dirige à l’égard des autres populations. Quand nous disons : « France, Allemagne, Angleterre », que nous opposons surtout les termes l’un à l’autre, qu’entendons-nous par là ? Question de la première importance, car de ces termes nous faisons des entités que nous personnalisons. Nous disons : « la France veut ceci ; l’Angleterre souffre de cela ; l’Allemagne pense de telle manière ». Il s’agit donc d’avoir une vue d’ensemble, de se figurer quelles idées générales, approximatives sans doute, mais justes doit évoquer aujourd’hui le nom d’un pays. Que dans le Congrès après la guerre, dans un Parlement international, se lève le représentant d’un pays, quelles forces, quels problèmes, quelles possibilités sont représentées par lui ? L’idée à s’en former c’est l’idée que devraient s’en faire chaque jour les Offices des affaires étrangères à la lecture de la correspondance diplomatique.
Un traité de géographie politique, une véritable géographie internationale, reste à écrire, aussi bien que l’histoire universelle que nous demandions dans le chapitre précédent. Les éléments d’un tel ouvrage sont épars dans d’innombrables publications qui ont chacune envisagé une partie ou un aspect de ce que devrait comprendre l’ouvrage d’ensemble. Il faudrait le concevoir comme réunissant pour chaque pays des données générales solidement enchaînées. Sans être détaillé ni même complet dans l’énumération des grandes données, nul facteur important ne devrait en être omis, sous peine d’avoir une idée trop inexacte de leur total. Les points suivants devraient y être envisagés : Les grandes dates de l’histoire générale du pays (Chronologie). — Territoire ; ressources naturelles. — Le peuple et ses nationalités ; sa Démographie ; ce que lui ont apporté les peuples avec qui il a été successivement en contact ; situation économique à l’intérieur et à l’extérieur. — Politique intérieure, institutions, esprit du gouvernement ; partis politiques, classes dirigeantes. — Vie culturelle ; mentalité, idéal national, caractère, âme populaire ; langue, religion, morale, sciences, arts. Vie sociale : classes diverses, mœurs. — Politique extérieure : relations avec les divers pays ; rapport entre la situation à l’intérieur et la politique étrangère ; action ou influence internationale des partis intérieurs sur l’extérieur. — Rôle dans le monde ; apports à la civilisation générale.
9. La Géographie est l’étude systématique de la terre. Elle fait un effort constant pour embrasser les énergies naturelles dans leur connexité, pour observer, classer, expliquer les effets directs des forces agissantes et les effets complexes de ces forces associées. Au sens large elle étudie les conditions géographiques, telluriques et climatériques de la vie sociale. On a divisé la géographie humaine, qui étudie les rapports entre l’homme et le milieu physique en : 1° Géographie sociale ou politique, qui se réfère aux liens existant entre l’État, le