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considérant les trois facultés de penser, d’éprouver et de vouloir, correspondantes à l’intelligence, à la sensibilité et à la volonté.

L’intelligence est la conscience et le souvenir des sensations produites sur l’esprit par l’un ou plusieurs des cinq sens : toucher, vue, ouïe, goût, odorat.

L’esprit conscient ou la personnalité, « le moi », est formé de l’ensemble de ces sensations coordonnées par la pensée en idées dont la réunion constitue le savoir qui se développe par l’étude. C’est particulièrement par l’intelligence que nous avons conscience des paroles, des gestes de nos semblables.

La sensibilité est la réaction de notre « moi », de toute sensation nouvelle ou de toute pensée. C’est elle qui permet à notre personnalité de ressentir une émotion, d’éprouver une sensation, de percevoir une impression. C’est aussi grâce à la sensibilité qu’il nous est possible de pénétrer dans la personnalité de nos interlocuteurs, de comprendre leurs actions, de saisir leurs pensées.

La volonté, conséquence d’une émotion, se manifeste par un acte conscient : a) Certaines actions sont inconscientes ; elles se produisent directement à la suite de la sensation sans qu’il y ait pensée, émotion et volonté ; ce sont des réflexes nerveux, b) D’autres se manifestent sans même qu’il y ait une sensation extérieure ; ce sont les instincts, c) Par ailleurs, à force de répétition, la sensation extérieure n’est plus perçue : les actions ainsi déterminées sont des habitudes.

La mémoire est le rappel conscient dans l’espace et dans le temps des sensations éprouvées antérieurement.

L’imagination semble être une génération spontanée de sensations éprouvées antérieurement.

Les associations d’idées et par suite toutes les manifestations de l’intelligence sont déclenchées par le travail simultané de la mémoire et de l’imagination.

Histoire de la psychologie. — La connaissance de la pensée s’est faite d’apports successifs : les primitifs (la magie), Socrate (l’interrogation), Platon (la dialecti-