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L’Homme

Liaisons. — Après avoir considéré la nature, et aussi pendant qu’on la considère, l’homme doit être objet d’observation et de réflexion. Sans doute fait-il lui-même partie de la nature, mais l’homme est pour l’homme une partie si importante qu’il importe dans le total des choses de lui consacrer une étude spéciale.

Avec cette étude est introduite un élément d’un ordre nouveau faisant suite dans l’ordre hiérarchique des éléments à l’être, l’étendue, le mouvement, l’énergie, la matière et la vie : la Pensée ou la Raison. Élément spécifique selon les uns ; élément simplement évolué des termes antérieurs selon les autres, mais pour tous élément d’importance capitale.

Les sociétés humaines, a écrit E. Solvay, sont constituées par des êtres vivants, par des hommes et l’on ignore encore les premiers rudiments de ce qu’est la vie qui les anime et les conserve, de ce qu’est la pensée qui les dirige, en un mot ce qui les constitue eux-mêmes. De ce domaine jusqu’ici la science a toujours été exclue.

Comment serait-il possible de songer à trouver des lois positives de direction des hommes groupés si l’on persistait à ignorer ce qu’est scientifiquement l’homme lui-même, l’homme isolé.

L’homme auquel l’effort de culture personnelle a donné un caractère d’originalité propre n’en est pas moins comme un nœud où viennent s’entrecroiser les fils du vaste réseau social. Il est lui-même, mais lui-même est fait des mêmes éléments que tout le corps social.


Divisions — Questions. — L’étude de l’homme se distingue en deux objets principaux, l’homme physique et l’homme mental. Elle pose, on l’a dit, les questions des origines de l’homme, mais aussi celle de l’homme aux divers moments de l’histoire, des races différentes, des sexes différents, des âges différents ; les grands hommes et les génies, problème des possibilités humaines, avenir et destinée.