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Les astronomes ont cherché et cherchent encore une théorie d’après laquelle les étoiles se formeraient sans cesse dans l’espace par la condensation de la matière obscure. L’idée est grandiose et séduisante. Elle a été combattue.

Les étoiles poursuivent-elles des destinées individuelles, à peu près indépendantes les unes des autres ? Ou bien, comme l’a pressenti W. Herschell, leurs particularités dépendent-elles de leur action réciproque ? Ou de l’action diversifiée d’un même principe général qui ordonne l’univers tout entier et qui en fait comme quelque chose d’organique et de vivant ?

L’univers selon Einstein et Lemaître n’est pas infini, quoique illimité ; il est courbe comme une bulle de savon. Un rayon lumineux suffisamment prolongé finit par se boucler lui-même. Un astronome ayant un télescope 20 fois plus puissant que celui du Mont-Wilson, regardant dans l’oculaire, verrait son propre dos ! Les nébuleuses spirales, les galaxies s’éloignent à raison de plusieurs milliers de kilomètres par seconde. L’univers est soumis à la loi d’expansion universelle ; au bout de sa course il sera soumis à l’explosion finale.

D’après Edwin Hubble (observatoire du Mont-Wilson, 1934), l’univers physique serait une sphère finie ayant un diamètre de 6 milliards d’années linéaires. Il est composé de 500 trillions de nébuleuses. La vitesse de la lumière est universellement uniforme et point de vitesse plus grande que 186.000 milles à la seconde n’est possible.

« Quand la cosmogonie des atomes aura rejoint la cosmogonie sidérale, alors la science humaine ayant élargi ses horizons déjà magnifiques et plongé dans l’océan des millénaires passés, sera bien près de voir en esprit ce commencement de toutes les choses sidérales en admirant cette unité et cette simplicité harmonieuse qu’elle se plaît à imaginer déjà dans le chaos primitif sorti des mains du Créateur. » (Émile Belot.)

Corrélations. Interinfluences. — Plongé dans le milieu sidéral, nous en subissons toutes les influences. L’étude