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et la physique de l’eau de mer restent à entreprendre. La chimie de l’eau, c’est la chimie du globe, celle qui illuminera toute la géologie en expliquant la sédimentation. C’est elle, appuyée à la physique, qui franchira la prochaine étape de l’interprétation de la vie, puisque la dissociation de l’eau apparaît chaque jour un peu plus comme le phénomène fondamental ; la vie est une hydrologie bien plus qu’une combustion.[1]

112.3 L’AIR. — L’ATMOSPHÈRE.

Une couche d’air entoure la terre. L’air est un gaz ; il est composé d’oxygène, d’hydrogène, d’azote, d’argon, de néon. Son rôle est considérable. Il est nécessaire à tous les êtres vivants. L’air est conquis par l’homme dans l’aviation ; sa connaissance fait l’objet de la météorologie dont les applications pratiques vont en s’étendant. Les observatoires en arrivent à prédire le temps avec une certitude de plus de 60% et cela à plusieurs jours de distance. L’air a été utile pour la navigation à voile, pour le fonctionnement des moulins ; on a comprimé l’air en bonbonnes. Dans l’atmosphère se passent les admirables spectacles des nuages, des lever et coucher du soleil, des aurores polaires, des orages, des météores de toutes espèces. Il y aurait 40, 000 orages par jour dans le monde.

Les grêles, les pluies, les vents, les sécheresses, les gelées, les inondations qui en sont la cause menaçaient constamment le travail du cultivateur. Les tentatives se poursuivent pour créer la pluie artificielle, pour écarter les orages et la grêle. Des anticipations font entrevoir la possibilité d’agir sur les climats en détournant les courants marins. L’étude de l’atmosphère a donné lieu à celle des climats. Il y a une climatologie et déjà une « paléoclimatologie » qui s’efforce de reconstituer les climats aux âges précédents de la Terre. Les phénomènes atmosphériques présentent en général une cer-

  1. R. Legendre. Revue scientifique, 1932, p. 75.