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l’homme, il n’y aurait plus rien, car la réalité qu’elle représente a entièrement disparu (la suite des formes résultant du mouvement des objets structuraux).

Déjà on entrevoit la réduction de la tectonique à la physique, mais c’est l’affaire de l’avenir.

La minéralogie et la géologie (sciences de la terre) sont forcément liées aux sciences mathématique et physicochimique d’un côté, aux sciences biologiques et particulièrement à la paléontologie de l’autre. Toute méconnaissance de ce lien y engendre l’erreur ou la stagnation. L’emploi combiné de méthodes empruntées à ces diverses sciences y ouvre au contraire le chemin des certitudes. (A. Lacroix)


La géochimie. — Cette nouvelle science est née. Elle étudie l’histoire des éléments chimiques de l’écorce terrestre. Elle se distingue de la minéralogie qui étudie leurs molécules, les minéraux. Parmi la matière sur la Terre, il y a deux parties : l’une la partie purement minérale, l’autre la matière vivante (ensemble des organismes vivants), réduit à leur poids, composition chimique et énergie. 8 éléments avec certitude, 16 avec probabilité (sur 24) ont des rapports avec les organismes vivants. Ils doivent s’y trouver constamment et non accidentellement.

Or, la terre comprend une forme nouvelle développée avec intensité en ces derniers milliers d’années dans tous les processus chimiques terrestres. On a pu définir l’Humanité civilisée : « une matière vivante homogène se distinguant de toute autre matière vivante homogène par un nouvel et puissant aspect parmi les aspects ordinaires sous lesquels elle se manifeste dans le domaine de la géochimie. »

On peut étudier les éléments chimiques à une profondeur de 16 km. La quantité maximale de matière vivante dans l’écorce terrestre est de l’ordre m× 10-1 %, où m est un certain coefficient numérique inconnu qui ne dépasse par le nombre 10. Cette petite fraction correspond en réalité à une quantité énorme de matière — à des millions de tonnes — qui se trouve dans un état