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subsister, semble-t-il, que du déterminisme en petits morceaux, depuis qu’une véritable description causale dans le cadre classique de l’espace-temps, paraissait impossible. Le déterminisme des philosophes n’avait plus désormais qu’un sens statistique. Les individus physiques ne pouvaient plus être qu’à moitié décrits. Dirac reconnut que c’est la stabilité même des structures atomiques qui impose une limitation nécessaire à l’emploi d’images spatio-temporelles pour rendre compte des phénomènes atomiques.

D’où, malgré l’épanouissement magnifique de la théorie qui rendait compte de tous les phénomènes, seul le problème du noyau de l’atome (malgré les brillants efforts de Gamow) demeurait sans solution, il fallut renoncer à construire un modèle. On était dans l’impasse. Le seul espoir d’en sortir résidait dans l’attente de faits nouveaux, d’origine expérimentale, autorisant et légitimant des constructions théoriques nouvelles d’inspiration mécaniste.

4. Ces découvertes sensationnelles se sont produites coup sur coup, a) Le neutron (1930) Becker et Bothe ; M. et Mme Joliot-Curie ; Chadwick ; rayonnement nouveau : émission de corpuscules neutres au point de vue électriques (neutrons ; charge zéro) et formé apparemment par l’association intime d’un proton (corpuscule élémentaire d’électricité positive) et d’un électron (corpuscule élémentaire d’électricité négative). La masse du neutron est voisine de celle du proton, légèrement supérieure. Le neutron est un agent de désintégration efficace ; il a pu servir à désintégrer l’atome d’azote et même l’atome plus lourd d’oxygène, b) Le positron (M. et Mme Joliot-Curie).

Rappelons que l’électron (particule d’électricité négative) a une masse valant 1/1840 de la masse de l’atome d’hydrogène ; le proton a une charge électrique équivalente et de sens contraire à celle de l’électron. Mais sa masse est très voisine de celle de l’atome d’hydrogène. Il y avait là une dissymétrie manifeste (on ne connaît pas de proton négatif). Le positron serait l’équivalent