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noyau d’une université mondiale à sessions d’été ; 4° le Foyer commun d’associations internationales ; 5° le laboratoire d’étude des problèmes mondiaux.

Cet ensemble a été aménagé dans les cent salles d’un édifice de près d’un hectare de surface utile. La coopération et l’offrande universelle y ont accumulé environ 17 millions de pièces : livres, périodiques, tableaux, maquettes, modèles, échantillons, fiches, pièces diverses.

Pour permettre la création du Mundaneum, immédiatement après la guerre mondiale, le gouvernement belge octroya, en 1920, à l’Union des Associations Internationales, la jouissance d’un vaste édifice dans le Parc du Cinquantenaire de Bruxelles. Il lui accorda aussi avec son haut patronage, une subvention, un concours diplomatique vis-à-vis de la Société des Nations, une loi spéciale assurant la personnification civile aux Associations Internationales[1].


VI. — CONCLUSIONS.

La réalisation du Mundaneum donnera à l’Humanité l’instrument d’amplitude et de diffusion nécessaire pour dépasser son stade actuel d’antinomie, d’antipathie et

  1. En mars 1934, après la mort du Roi Albert, le gouvernement de M. de Brocqueville réclamait la restitution pure et simple des locaux. Il semblait obéir à l’esprit de l’heure fait d’opposition à la fois aux libres institutions et aux organismes fondés sur la coopération internationale. Aucun titre juridique, aucune raison ne firent fléchir cette décision, signifiée avec une rudesse qu’accentua le refus d’audience. Le 1er juin 1934, à 6 heures du matin, le Palais Mondial fut fermé par les agents du gouvernement. Depuis, il n’a plus été ouvert. Les collections, les archives du siège central, le travail de quarante années d’un groupe de fondateurs et coopérateurs sont rendus inaccessibles. Il est à espérer que le nouveau gouvernement, présidé par M. van Zeeland, ordonnera la réouverture du Palais Mondial et aura à cœur de réparer les dommages matériels et moraux subis. Le nouveau gouvernement a dû être formé par suite de la carence de ses prédécesseurs. Ceux-ci avaient témoigné de très peu de vision et de prévision. Ils s’étaient laissés surprendre par les événements généraux qui, une fois de plus, ont mis à jour la solidarité économique et politique de la Belgique avec le monde.