Page:Otlet - Monde - 1935.djvu/475

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le Mundaneum est une Institution : celle qui donne existence extérieure, force et organisation à cette idée. De même que les États ont organisé la Société des Nations et les Unions officielles des gouvernements qui en dépendent, de même les Associations internationales ont à se relier entre elles en une Union des Associations internationales et à faire du Mundaneum leur œuvre capitale.

Au cours du temps, pour la servir, l’exprimer et l’aider à s’imposer, l’Intelligence a fait naître un grand nombre d’organismes généraux qui se sont développés séparément et avec des rapports insuffisants entre eux. Il est devenu nécessaire d’établir des liens entre ces organismes et d’en faire les parties d’une institution générale : a) en prenant pour base les quatre grandes institutions intellectuelles qui ont noms Bibliothèque, Musée, Université, Académie ou Société scientifique ; b) en les complétant par des créations plus récentes ou à créer, du type école, institut, laboratoire, édition, exposition, office d’information, de propagande et de documentation ; c) en les intégrant jusqu’à l’universalité ; d) en les élevant au degré mondial ; e) en reliant à eux par les moyens de la fédération et du réseau, tous les organismes similaires du degré particulier ou spécial.

Aussi pour faire connaître le monde par les divers moyens de connaissance, le Mundaneum assemblera en lui le Musée à voir, le Cinéma à visionner, la Bibliothèque, les Encyclopédies et les Archives à lire, le Catalogue à consulter, la Conférence, la Radio et le disque à entendre, le Congrès à débattre. (Ad Mundum, videndum et legendum, et audiendum et discutiendum.) Dans ses rapports avec l’éducation, le Mundaneum repose sur le principe que l’éducation n’est pas simplement utilitaire. Apprendre c’est penser, et penser c’est vivre, intellectuellement et spirituellement. L’éducation continue s’impose donc à chacun comme un devoir individuel et social de perfectionnement, développé et continué à tout âge. Les anciennes Humanités ont à s’élargir et à se généraliser : c’est l’Humanité d’aujourd’hui qui, sous tous ses aspects, doit devenir leur objet.