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masque l’existence d’une relation presque constante dans les mouvements généraux alternés de hausse et de baisse successives.

Le mouvement comme l’état des affaires à un moment donné résulte d’un grand nombre de facteurs pour la plupart liés entre eux, et dont l’analyse a fait l’objet de nombreuses théories, il y a de l’analogie entre l’étude des courbes des affaires (conjoncture) et l’étude des écritures. Pour ces dernières, on a vu la graphologie, art tout conjectural, effort charlatanesque au début, s’élever au rang de véritable science, celle « de l’interprétation psychologique de mouvements physiologiques ». Dans ce qui, à première vue, paraît le plus personnel, le plus intellectuel, le plus volontaire, l’écriture, on a mis en évidence les jeux de l’inconscient. Ainsi les études de la conjoncture devenues passionnantes par ces temps de crise ont mis à nu des mouvements qui reflètent les réactions profondes et le caractère de l’organisme social tout entier.

XIII. — INSTRUMENTS GÉNÉRAUX POSSIBLES POUR LA PRÉVISION.

Cinq grands instruments de création relativement récente eu égard à l’ampleur qu’ils possèdent actuellement, peuvent permettre d’aborder avec plus de chances de succès les problèmes de prévision.

La Statistique. — Elle emplit de ses tableaux de grands recueils sans cesse accrus en nombre, tenus à jour et perfectionnés quant aux méthodes. Elle tend à devenir comparable dans le temps, l’espace et les choses ; elle se simplifie par ses moyennes, ses proportions, sa figuration, par des courbes. La machine y œuvre en grand en sociologie. À côté de la statistique traitant de leur masse et de leur grand nombre il y a en sociologie les constantes numériques qui se formulent à la manière des constantes physiques et techniques.

Les Instituts de Conjoncture. — Leur personnel pen-