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sans cesse vers une interdépendance accrue, laquelle constitue en fait la civilisation (somme des Sociétés particulières. Société mondiale ou Humanité [S]). Chacun de ces éléments, leurs rapports deux à deux, trois à trois, n à n, leurs ensembles les uns et les autres, eu égard à la division de l’espace terrestre et à celle du temps (e × t). le tout placé dans la nature et hypothétiquement influencé par des forces extranaturelles Dieu (N + D). Si l’on voulait exprimer en une seule l’équation sociologique de ces divers éléments et de leurs fonctions à l’égard les uns des autres, on aurait à écrire

C’est sur chacun, sur l’ensemble de ces éléments que la prévision sociologique doit porter. Elle n’est qu’un développement du facteur temps (e) qui se divise en passé, présent et avenir. La prévision dans le futur correspond à la constatation dans le présent, à l’histoire dans le passé. Elle représente un des états S dans la série du développement S’(passé), S’’ (présent), S’’’ (futur).

VI. — LES MOYENNES ET LES CYCLES.


a) Il y a environ un siècle, Quetelet, après les « Physiocrates », avant Auguste Comte et Schäffle, composait sa Physique sociale et lui donnait comme fondement l’homme moyen. Il a alors mis en évidence, alors que le même fait, tout en demeurant volontaire tant qu’il est envisagé isolément et individuellement, revêt un caractère de nécessité quand il est envisagé collectivement. (Par ex. les mariages, les suicides, etc.) Ce double aspect d’une même réalité peut contribuer à donner un fondement à la prévision sociologique. La théorie des moyennes fondée sur les grands nombres a donné lieu à toute la structure des assurances.

b) La notion des cycles pénètre plus avant dans la sociologie. Elle repose sur le retour périodique du phénomène. Ainsi le cycle des crises est bien caractéristique, les cycles historiques sur lesquels Bruck et Milliard