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mières (celles des Chrétiens, des Théosophes) qu’il y a lieu de travailler à améliorer les choses ici bas au lieu de voir dans les difficultés de la vie précieuse occasion à mérites ; 2° les secondes (positivistes, monistes) qu’il y a lieu d’intervenir pour orienter l’homme et sa civilisation vers une finalité spiritualiste.

Attitudes. — Il en est deux fondamentales : a) ou bien tout ce désordre n’est que l’avant-coureur d’une transformation nouvelle de l’humanité, une mutation, une métamorphose. Et alors il ne faut pas la regretter. Un proche demain compensera les déficiences d’aujourd’hui. b) Ou bien toute cette infériorité intellectuelle et morale sera définitive, ira même en croissant Et alors, arrivés au temps déjà avancé de leur vie, les idéalistes ont à ne pas répudier leur bel idéal, à s’admettre les derniers idéalistes et à mourir en beauté !

La morale biologique doit-elle conclure à l’acceptation, à la résignation (Epictète, Marc-Aurèle, Vigny, dans une certaine mesure le Christ) ? Ou la réaction organisée scientifiquement doit-elle être la réponse de plus en plus triomphante de l’homme à la nature ? Ou s’incliner devant ce qui est : « Ô monde, je veux ce que tu veux ! » (Marc Aurèle). Ou d’un effort gigantesque, œuvrer à faire que le monde veuille ce que nous voulons ?

Espoir d’un système. — Les divers systèmes de philosophie ont surgi l’un après l’autre de divers états de conscience. Des états troublés de la conscience de notre temps, en quête d’explication et de généralisation, naîtra quelque nouveau système.

Système. — Entre le dogmatisme qui affirme et le matérialisme qui nie, il y a une position objective, celle qui admet qu’après la mort, il existe un monde inconnu, sur lequel on ne sait rien.

Autre système. — Il n’y aurait rien de surnaturel, tout serait naturel. Mais il y aurait de l’inaccessible à l’homme, de l’actuellement au-dessus des forces humaines ; mais non pas de l’inaccessibilité par nature de l’homme ou par nature de la chose. Et l’homme cependant aurait