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bilité pour l’homme de percevoir la réalité avec ses sens. Seules des probabilités lui sont accessibles (légitimité des formules ou lois). D’autre part, il ne paraît pas y avoir de lien nécessaire causal entre les éléments et entre les phénomènes.

Ils jouissent d’une certaine liberté. La conception du mouvement brownien a été généralisée à l’univers. Il est des corpuscules de l’ordre du trois millionièmes et il y aurait à tenir compte de leur auto-détermination, mais l’optimisme reste autorisé si l’on considère d’une part, qu’il y a des probabilités basées sur le compartiment des grandes masses, d’autre part que les déficiences et déformation de nos sens sont compensables par des instruments constitués et construits de plus en plus nombreux, puissants, perfectionnés. Si, analogiquement la réalité se comporte en eux comme en nous, il y a probabilité de concordance entre le moi et le non moi. Et ces instruments peuvent être disposés en élévation de telle manière que l’instrument enregistreur jouisse d’une autonomie par rapport à l’observation et que malgré la relativité de leur lecture par l’homme, ils réalisent quelque chose qui échappe à son subjectivisme.

Confusion dans le savoir. — Finalement que savons-nous, que croyons-nous, que voulons-nous ? Tant de travaux écrits, tant de groupes, tant de systèmes, tant de croyance.

Intérêt du fond des choses. — Au demeurant le fond des choses est-il intéressant en lui-même ? A-t-il une signification ? En quoi est-il intéressant ? Autre que la mise en œuvre des lois complexifiant de plus en plus des lois très élémentaires et insignifiantes.

Les nuages, c’est un peu de vapeur d’eau. Une fois formés ils se disposent et se colorent dans le ciel de manière à nous donner le spectacle merveilleux des levers et de couchers de soleil mais ce n’est qu’un peu de vapeur d’eau.

Y a-t-il des secrets et est-il des êtres qui détiennent des secrets, des connaissances inconnues des hommes, et pourrait-on les amener à nous révéler ces secrets ?