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L’homme vit en harmonie ou en désharmonie avec lui-même, avec la nature, avec la société, avec Dieu.

Influence du hasard dans la vie de l’individu : rencontre, changement de domicile, retard d’un train… hasard de la naissance entraînant avec lui tout le problème de classe, de culture, et d’éducation, provoquant à lui seul les autres événements d’une destinée.

À côté des occupations, à côté des constantes humaines, les préoccupations d’ordre immédiat basses, ou d’ordre élevé.

Le grand problème demeure : trouver ou donner une signification à la vie ; développer tous les pouvoirs latents que l’on a en soi ; former son moi intérieur et non seulement extérieur, vivre passionnément et harmoniquement dans les trois domaines où se développent la science, l’art et l’action, réaliser un moi universel.

LES TYPES DE VIE.


Des écrivains ont entrepris de nous donner leur philosophie de la vie sous forme de romans enchaînés entre eux. Ainsi Balzac, Zola, Romain Rolland, Proust, Romains, Duhamel. Il y a, décrits par eux, les fervents du mysticisme, substitut de la religion ; l’homme d’argent (l’homme d’affaires) ; l’homme de puissance (le politicien) ; l’homme d’art, l’homme de science : professions scientifiques faites d’imprévus, de nouveau, d’inventions et de découvertes.

La constitution vraie de la nature humaine ? Elle est impérialiste, irrationnelle par essence et se laisse lentement éclairer sur ses intérêts à échéance par le progrès de la raison qui est la synthèse de l’expérience humaine. (Duhamel, La Terre promise.)

Il est difficile d’être « grand » ; il est surtout difficile de mettre de la grandeur dans les petites choses. De nous y montrer mesquin nous déforme et nous rend inapte ensuite dans les choses plus grandes.

Le héros de Duhamel dans « Vue de la terre promise » s’explique ainsi : « Je veux vivre, je veux vivre pour moi,