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même temps les moyens de la nature, sont premièrement et principalement ceux-ci : 1. plaisir en liaison avec la nutrition ; 2. plaisir en liaison avec la reproduction ; 3. plaisir en liaison avec l’exercice physique en général ; 4. plaisir du goût ; 5. plaisir de l’intellect. Ce plaisir peut être joint à toute action et peut être compris sous le nom général de bonheur. Les trois premiers sont préservation ; le cinquième progrès. La nature se sert du plaisir pour atteindre ses fins.

C’est une grande tâche de trouver des moyens d’accroître le bonheur, la joie, le plaisir de l’homme. On peut le tenter dans diverses directions.

Les objets. — Par un accroissement des types d’objet susceptibles de les produire ou d’y contribuer (invention). Par une accession du plus grand nombre aux types de ces objets existant et multipliés (répartition). Par une coordination (hiérarchie, synthèse) plus parfaite de ces moyens entre ;eux et de leurs rapports avec l’être humain. L’être humain. — Par un développement de l’être lui-même, en intensité, en harmonie ou en facultés nouvelles.

La souffrance. — L’immense problème de la souffrance accompagnement d’un si grand nombre de nos impressions. Dire la nature et la signification dernière de la souffrance.

La douleur fut chantée par Dante qui a dit les scènes de l’enfer et les souffrances des réprouvés. Elle fut réalisée : la nature, l’hostilité, l’homme se conduisant comme un loup pour l’homme, par les supplices de tous les temps : Oh ! Le jardin des supplices, qu’un jour écrivit Octave Mirbeau.

Les pauvres malades timorés qui « pour seule raison de vivre ont l’ignorance du mal implacable dont ils sont atteints et pour seul espoir une erreur de diagnostic, heureusement fréquente. »

L’attitude devant la souffrance. La résignation : toute souffrance serait utilisée comme un ciment sacrificiel nécessaire à l’édification des plus hautes constructions divines. La révolte : Dieu ne pouvant à la fois être bon et spectateur de la souffrance. Bergson veut concilier :