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de facteurs qu’il faudra s’efforcer d évaluer avec plus de précision qu’on ne l’a fait jusqu’ici. Parmi les plus importants il convient de citer son étendue, l’accessibilité de ses diverses parties, la variété et la richesse de ses productions naturelles, son climat favorable à l’habitation et à la culture, sa situation stratégique. Ces facteurs ont à intervenir dans le calcul de la représentation internationale des États.

Solidarité. — Il faut aussi déterminer en quoi chaque pays a besoin des autres, comment il en est solidaire, quel est son rôle dans le monde, quel a été et quel pourra être à l’avenir son apport à la communauté humaine. Dans l’évolution du passé les peuples ont développé leur génie propre et fait à l’humanité l’apport de ce en quoi ils étaient privilégiés. L’Orient inspiré est le berceau ardent et ensoleillé des religions. La Grèce, artiste et curieuse a le génie des formes, de l’esthétique et de la philosophie. Rome, éminemment pratique, a la science du droit et du gouvernement, de la politique et de l’action. Ainsi tous les cultes viennent de l’Orient, comme la science du droit sort de Rome et la philosophie de la Grèce.

La géographie. — La géographie est l’étude systématique de la terre. Elle fait un effort constant pour embrasser les énergies naturelles dans leur connexité, pour observer, classer, expliquer les effets directs des forces agissantes et les effets complexes de ces forces associées. Au sens large elle étudie les conditions géographiques, telluriques, et climatériques de la vie sociale. On a divisé la géographie humaine, qui étudie les rapports entre l’homme et le milieu physique en : 1° Géographie sociale ou politique, qui se réfère aux liens existant entre l’État, le sol qui le porte et la mer qui l’entoure ; elle s’attache à l’étude du peuplement, de son habitat, de ses groupements. 2° Géographie économique, qui s’occupe de l’exploitation du sol et de la mer sous leurs différentes formes. Elle considère le milieu physique, l’action de ce milieu sur l’homme et, inversement, celle de l’homme sur ce milieu.