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rayonnement immortel soutient les existences. — Dieu est une substance universelle contenant dans son indivisible essence des termes de relation réellement distincts entre eux. (Lacordaire.) — On comprend Dieu facilement pourvu qu’on ne se contraigne pas à le définir. (Joubert.) — Dieu est à la fois intelligible et incompréhensible. (J. Simon.)

Il a été donné les définitions et caractérisations suivantes :


Dieu. — Etre ne procédant que de lui-même ou ne procédant de rien, ayant toujours existé et agi, cause de toute existence, âme et providence de l’Univers, de l’ordre, de la beauté ; l’harmonie du monde matériel implique un plan, un dessin divin.


La Nature. — Totalité absolue de ce qui existe ; toute puissante, active, sage et bonne ; qui ne procède que d’elle-même, qui a toujours été, qui est à elle-même sa propre cause, son intelligence et sa providence. Le plan, le dessin d’où sortent l’ordre, la beauté et l’harmonie existent, mais ils sont de l’essence de la nature elle-même. Ceux qui définissent ainsi la Nature, admettent les attributions de Dieu et leur réalité, mais changent le nom de l’être qui les posent : ils l’appellent Nature au lieu de l’appeler Dieu. Pour eux, la question de nom importe peu ; ce qui importe c’est la réalité des qualités que nous concentrons en Dieu. Ces qualités existent-elles ? Voilà le problème. Si elles existent, peu importe que leur source soit appelée Nature, Ciel, Univers, Matière, Esprit, Dieu, Theos, Zeus, Alfader, Allah ou tout autre nom, chacun de ces noms implique l’existence d’un être ayant réalité et puissance, d’un « Ens » auquel il s’applique.

L’athéisme lui, est la négation de l’existence de rien qui ressemble à Dieu, de quelque façon qu’on se l’imagine. Il nie qu’il y ait dans l’Univers intelligence aucune, qu’il y ait ni ordre, beauté et harmonie. Il y a des chances, des risques, du hasard, providence, liberté et volonté, perfectibilité, bien et mal.

Le panthéisme moral de Mathew Arnold est une ten-