Page:Otlet - Monde - 1935.djvu/302

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Doctrine pédagogique. — Longtemps, la pédagogie a été envisagée comme un ensemble de règles, de pratiques, de manières de faire, de coutumes permettant aux parents et aux maîtres d’exercer une influence éducative sur les enfants. Plus tard on a défini l’étude des méthodes d’enseignement et l’art de les appliquer, confondant de la sorte la pédagogie avec la méthodologie et la didactique. Aujourd’hui on tient que la pédagogie envisage les problèmes relatifs au développement physique, intellectuel et moral de l’enfant et de l’adolescent ; elle met ainsi en évidence les grands principes méthodologiques qui dominent l’art de l’éducation et de l’enseignement.

Objet. — La pédagogie est une. L’enfant est continué par l’adulte, la formation de l’esprit n’est jamais achevée. Après le premier âge, l’adaptation aux conditions extérieures oblige l’homme à une adaptation constante de son intellect et de ses sentiments. Il nous faut non une Pédagogie (Pais-enfant) mais une science générale de la formation de l’être humain.

Le problème et son ampleur. — Toute société prépare sa jeunesse à la continuer elle-même. Tout individu aspire à une formation personnelle qui lui permette d’exceller dans son milieu social. Cette double constatation est celle que permet l’Histoire et l’état comparé actuel.

Le problème de l’éducation revêt de nos jours un nouvel aspect et une ampleur extraordinaire. Dans les cadres de sa solution, il enferme tout l’espoir humain. Le problème, unique quant au fond, est posé dans des conditions de réalisation quelque peu différentes selon les trois cas principaux.

1° Le cas de l’éducation par masse. C’est celui des écoles publiques ou des écoles libres accueillant le grand nombre des enfants groupés naturellement en normaux et anormaux, supranormaux, catégories qui oscillent en plus ou en moins autour d’un type moyen.

2° Le cas de la formation individuelle, l’autodidaxie,