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devient la source de toutes les doctrines idéalistes ou mystiques du XVIe siècle.

Dans l’école néoplatonicienne sont venues s’absorber toutes les philosophies de la Grèce et de l’Orient. Elle lutte seule pendant 500 ans, pour les dieux et la tradition contre le christianisme et l’esprit nouveau. Cette école occupe une telle place non seulement dans l’histoire des systèmes, mais dans l’histoire générale de l’esprit humain que tous les travaux précédents, accomplis à Alexandrie ne semblent destinés qu’à la préparer ou à la rendre possible. Il y a donc une unité parfaite dans cette histoire qui embrasse plus de dix siècles. L’école d’Alexandrie montre que, par la filiation des idées, elle résume toutes les philosophies, toutes les religions, toutes les mœurs de l’antiquité. Elle intervint à son heure dans ce grand drame de l’esprit humain dont le triomphe du christianisme fut le dénouement.

Les idées sont exprimées par les penseurs, les penseurs que l’on pourrait appeler les lumières du monde, les phares de l’humanité, depuis Platon jusqu’à Eddington en passant par Marc-Aurèle.

Au cours des âges les grands philosophes, les grands guides de la pensée ont eu nom : Platon, Aristote, Épictète, Marc-Aurèle, Lucrèce, Descartes, Pascal, Malebranche, Spinoza, Leibnitz, Berckeley, Hume, Condillac, Rousseau, Kant, Comte, Renan, Claude Bernard, Stuart Mill, Herbert Spencer. Ce sont là quelques noms qui émergent d’un nombre immense. Et il y a la pléiade des philosophes et penseurs actuellement en vie et dont demain l’histoire retiendra les noms, de ceux qui furent les plus grands, mais en insistant sur le fait que la formation de la pensée se poursuit selon des vues d’une coopération de plus en plus étendue ; une pensée collective.

Il y a les traditions. Chacun a contribué à ces ensembles, mais prenons-y garde.

Toutes les nations qui ont donné ont été faites des complexes de races. Quand nous parlons d’Égyptiens, de Babyloniens, de Grecs, de Romains, d’Espagnols,