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parce qu’avec la crise et le développement dé l’autarchie elles ont des effets fort réduits. Mais d’autre part des projets techniques et juridiques précis ont été élaborés pour créer une police aérienne internationale et pour internationaliser l’ensemble de l’aéronautique civile et militaire. Passé paraît aussi le temps où les anglo-saxons repoussaient toute idée de contrainte physique.

6° La question de la définition de l’agresseur, après avoir créé tant d’obstacles, a fini par être résolue et la définition figure dans les pactes récents conclus par la Russie et par les Nations balkaniques.

7° La Société des Nations a été constituée en quelque sorte comme gardienne des traités, en particulier du Traité de Versailles. Ces traités consacrent l’inégalité. Or l’Allemagne réclamant l’égalité, la question de la révision est posée. Elle est possible en vertu du pacte lui-même, mais comment la réaliser ? Par des mesures générales applicables à tous et mettant fin aux exceptions.

8° Une autre difficulté est la question des nationalités ou minorités nationales. L’idée a été affirmée que le droit international n’est pas seulement le droit entre États, mais aussi entre personnes humaines et qu’en attribuant à celles-ci des droits internationaux à revendiquer auprès de la Cour Internationale de Justice, on donne aux nationalités une protection plus équitable et plus générale.

9° Cependant le monde n’est pas seulement placé devant le problème de la guerre. On l’a vu. Il y a celui des rapports économiques et celui des rapports sociaux : guerre, crise, révolution est devenue l’inéluctable trinaire. À les traiter séparément, on ne saurait sortir de leur cercle infernal : paix, prospérité et justice est le trinaire opposé. Le particularisme économique conduit à la guerre et aussi à la révolution par le chômage et les privations qu’il engendre. Aucun remède n’est possible sans la confiance et celle-ci ne saurait renaître tant que subsisteraient les craintes de guerre. Enserrées par les