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former à ce point la Société des Nations, la faire servir à de tels et de si hauts objectifs que ces noms, pour elle, deviennent les termes de ce qu’elle est appelée à devenir : La plus grande Société des NationsLa nouvelle Société des NationsLa deuxième Société des Nations ou encore la République Mondiale.

INTERVENTION ET ASSISTANCE INTERNATIONALE.


Tous les peuples ne sont pas également développés, également avancés dans les voies de la civilisation — à supposer que la définition de celle-ci ait été donnée en termes clairs et qui requièrent l’adhésion universelle.

Il y a des peuples enfants, des peuples séniles, des peuples dévoyés, comme il y a des individus de ces trois types. On éduque ces individus, on les assiste, ou l’on cherche à les redresser.

Il arrive que des parents, des tuteurs, des conseils judiciaires oublient l’intérêt de leur protégé et font de leur mandat un objet de spéculation. Il en sera fatalement de même pour les peuples entiers et voilà la porte ouverte à tous les arbitraires et les exactions égoïstes de l’intervention. Se peut-il cependant, pour les éviter, qu’en renonçant à l’intervention, on laisse vraiment des populations vivre dans la misère, l’ignorance, dans la guerre civile, dans un état d’hostilité constant à tous les éléments étrangers. Une bonne fois la question doit être tranchée par un principe. Les dispositions existantes relatives aux mandats territoriaux et aux minorités ont à être approfondies, généralisées, organisées. Le principe d’intervention et d’assistance internationale pourrait être formulé ainsi :

1° À la base sera reconnue l’unité humaine, sa solidarité, son devoir de perfectionnement général et par conséquent le bien-fondé des devoirs et des droits corrélatifs pour les faire observer.

2° Une définition explicite de la civilisation sera donnée, énumérant ses facteurs, conditions, modalités, degrés et étapes.