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groupe slave. La guerre mondiale a réveillé les nationalités. Le traité de Versailles a consacré solennellement le principe en l’appliquant à la réorganisation politique de l’Europe.

LA POLITIQUE INTERNATIONALE.


La politique internationale, partie de la politique générale, est l’art de gouverner les affaires extérieures de l’État. La complexité de ces affaires, la gravité des conflits qu’elles peuvent susciter donne à cette politique internationale une importance grandissante.

Il faut se garder d’identifier le droit international et la politique. Chaque État a sa politique qui n’est pas autre chose que le programme auquel il se propose de conformer son action collective à l’extérieur. La politique doit s’inspirer des principes de droit et s’y conformer, mais il est facile de comprendre que, même en y restant fidèle, il y a bien des manières d’agir ; tout en restant honnête l’on peut être prudent ou téméraire, perspicace ou aveugle (Renault) et au lieu d’être honnête, on peut parfaitement être le contraire.

La politique intérieure et la politique extérieure sont en relation étroite et s’influencent réciproquement. La politique internationale est de plus en plus conduite avec des soucis de politique intérieure : une autorité chancelante ou aux prises avec des difficultés, cherche des diversions au dehors.

Chaque État a sa politique propre, étroitement égoïste. Là n’est pas le mal qu’il faut supprimer, car il est indispensable que chaque État ait une ligne de conduite propre pour ses relations avec ses voisins. Mais à côté, au-dessus de ces politiques extérieures nationalistes, il y a place pour une politique mondiale dans ses conceptions ou ses directions, faite de la nécessité de donner une direction aux intérêts généraux de l’ensemble des peuples, des États, et des hommes.

Un ensemble d’institutions internationales ne suffit pas. Il faut une transformation complète de l’action des États à l’égard les uns des autres. La nouvelle politique, à