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Il faut y comprendre ce qui concerne l’aménagement de l’espace au degré de toutes les divisions. On aura donc un urbanisme régional, national, un urbanisme continental, avec notamment l’urbanisme général de l’Europe surpeuplée, de cette partie urbaine par excellence comprenant en particulier le quadrilatère : Londres, Paris, Cologne, Amsterdam, au milieu duquel s’inscrit la Belgique. On aura aussi un urbanisme mondial, car il est, autour du globe terrestre, un grand mouvement giratoire de populations, de produits, d’idées incorporées dans des documents et des œuvres. Le mouvement va d’Est vers l’Ouest et en sens inverse d’Ouest vers l’Est. Il couvre une large bande de plusieurs degrés de latitude, bande dans laquelle s’insère précisément le susdit quadrilatère Belgique prolongé, et où l’on trouve toutes les grandes cités reliées entre elles par de grandes voies de communication : le « transmondial », composé notamment des lignes aménagées pour le trafic ; les grands ports, les grandes gares, les grands aéroports ; c’est là de l’urbanisme mondial.

Les chiffres suivants donnent une idée du développement extraordinaire des grandes capitales du monde à un siècle de distance (1800-1900).

  1800 1900
Habitants Habitants
Londres 950,000 4,738,000
New-York 060,000 4,131,000
Paris 678,000 2,763,000
Berlin 172,000 2,000,000
Chicago 003,000 2,000,000
Vienne 231,000 1,771,000
Pétrograde 220,000 1,771,000
Buenos-Aires 400,000 1,129,000
Rio de Janeiro 115,000 1,157,000
Pékin en a aujourd’hui 4,000,000
Shanghai en a aujourd’hui. 5,500,000


Les villes sont devenues des organisations formidables ; elles ont attiré partout la population. Les États changent et se modifient — les villes restent avec leurs