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internationales ou l’objectivité scientifique et technique. Ceci n’est plus devenu une doctrine dans les pays dits de fascisme ou de nazisme, où la vie ne repose plus sur le sentiment du droit.

ÉVOLUTION DES DOCTRINES POLITIQUES.

La science politique traite de la formation, de l’organisation et des fonctions de l’État. Elle est inconnue dans l’antiquité orientale, où règne le despotisme absolu d’un homme ou d’une caste, qui représente la divinité. Seule la Chine, avec Confucius et Mencius, s’inquiète des devoirs du gouvernement. Elle apparaît en Grèce. Platon expose le plan d’une république idéale (la République, les Lois) ; Aristote (la Politique), appliquant la méthode d’observation, analyse les différentes formes de gouvernement, la notion de souveraineté, les droits des hommes libres, sans séparer encore la politique de la morale.

Au moyen âge les docteurs de l’Église, précédés déjà par saint Augustin (La Cité de Dieu) et trouvant leur haute expression dans saint Thomas d’Aquin, déclarent que le pouvoir civil vient de Dieu, mais par l’intermédiaire du peuple en qui Dieu l’a mis et qu’il communique aux chefs de l’État. En cas de conflit, ils placent la théologie au-dessus de la politique. Au XIVe siècle le pouvoir civique, avec Ockam, avec Philippe le Bel, revendique son indépendance en se réclamant lui aussi du droit divin.

Au XVe siècle Machiavel envisage la politique en soi, sans préoccupations religieuses ni morales. Au XVIe siècle d’audacieuses recherches sur le droit naturel, les prérogatives du peuple, les limites du pouvoir des princes, illustrent, à des titres divers, Hubert, Langeut, Hotman, Buchanan, Suarez, La Boëtie, Bodin, Thomas Morus, Campanella.

Au XVIIe siècle, Grotius et Puffendorf érigent le droit naturel en science indépendante ; Hobbes en déduit l’absolutisme, tandis que Locke expose un système de gouvernement représentatif. Les philosophes du XVIIIe